Restaurant. Buenos-Aires, Lyon 2e

Une nouvelle adresse vient encore de s’ouvrir rue Neuve, une ruelle qui tourne, en matière de restauration, aussi vite qu’un hamster en cage sous Red Bull. À la place de ce qui fût, il y a longtemps, “Mon manège à moi”, puis une façade aveugle, puis un italien tellement éphémère qu’on n’a pas eu le temps de le tester, vient de s’ouvrir un restaurant argentin. Quand on pense Argentine, la première image qui vient, ce sont de grands troupeaux cavalcadant dans de vastes espaces, destinés à terminer au barbecue embrochés sur une épée. Et rien à dire, le bœuf argentin, ce n’est pas de la vache laitière qui danse son dernier tango chez l’équarrisseur, mais de la bonne viande, tendre et goûteuse. Elle figure donc en bonne place sur la carte détaillée en bife ancho (noix d’entrecôte), bife angosto (faux-filet), lomo (filet de bœuf) et vacio (bavette).

EFFETBŒUF Notre faux-filet, cuit“bleu”(bleuc’est rouge, encore avant le “saignant”) comme on l’avait demandé au barbecue – dont le charbon vient directement d’Argentine – avait toutes les caractéristiques d’un plat destiné à assouvir les pulsions d’un carnivore. Les patates dans leur peau avaient un bon goût de feu de camp scout. L’assiette était complétée par une salade mélangée et un choix de sauces : du chimichurri typiquement argentin (persil et piment), mais aussi de la sauce au saint-marcellin, ”en hommage à la région” nous a expliqué le maître d’hôtel, toujours très empressé à demander si tout va bien. A cette étape, on se demande pourquoi se compliquer la vie. Plutôt qu’une collection de sauces sans grand caractère (sauf celle au miel), autant en garder une seule qui dépote. Puis, pourquoi garnir de salade tous les plats ? On avait quasiment la même en entrée avec nos crevettes à l’ail, toujours non assaisonnée (la sauce est déposée sur le dessus, ensuite débrouille-toi). Idem pour les empanadas, des chaussons qu’on aime bien enfiler, bons, mais toujours assortis de cette envahissante salade, qui heureusement ne réapparaît pas au dessert. Rapport quantité- prix tout va bien, notamment pour le plat du jour, joufflu, mais la cuisine roule un peu trop sur des pneus de 4x4. On aimerait que tout cela se dégrossisse pour aller vers l’essentiel, de la bonne viande (elle est là), du barbecue (il trône en cuisine) et du chimichurri qui cingle au lieu de tortiller du postérieur.

12 rue Neuve. Lyon 2e. 04 72 00 91 57. Fermé samedi midi dimanche et lundi soir. Menu déjeuner : 19 euros. Carte : compter 36 euros.

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