Pablo Trapero ressuscite les fantômes de l’Argentine

Le réalisateur argentin Pablo Trapero à Buenos Aires, le 26 août 2015.

Pablo Trapero avait 13 ans, en août 1985, au moment de l’arrestation d’Arquimedes Puccio, dans une station-service de Buenos Aires. Le cinéaste argentin garde « un souvenir très net des gros titres sur une famille d’un quartier bourgeois qui séquestrait des gens qu’elle connaissait avant de les tuer. D’autant qu[’il] vien[t] d’un quartier qui est l’opposé de San Isidro, La Matanza est un quartier très populaire ».

Ce souvenir est revenu à la surface en 2007, après le tournage de Leonera, son cinquième long-métrage. Devenu projet de film, il a rencontré un accueil très froid chez les producteurs. « On m’a répondu que le public n’avait pas envie de voir ce genre de film très dur », se rappelle le cinéaste.

Il a fallu attendre 2014 et la rencontre entre Pablo Trapero et les frères Almodovar, coproducteurs d’El Clan avec les Argentins Kramer  Sigman, pour que le film soit mis en chantier. Un an plus tard, El Clan était devenu le plus gros succès de l’histoire du cinéma argentin, avec plus de 2,6 millions d’entrées, dans un pays qui compte 43 millions d’habitants. Ce succès a pris des proportions hors du commun. « La maison où étaient détenues les victimes d’enlèvement est devenue une espèce de Puccioland, où les gens prenaient des selfies », observe Trapero.

Reflet d’une adolescence

Ce succès, le réalisateur et scénariste l’explique par « la...

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