La présidente argentine vient de parrainer un jeune homme pour «l …

Cette tradition présidentielle a été créée en 1907 pour lutter contre les effets néfastes d'une croyance populaire.

Ce n'est ni une blague, ni le nouveau scénario d'une série pour adolescents. Le 23 décembre, Cristina Kirchner a fait d'un certain Yair Tawil son filleul, «afin qu'il ne se transforme pas en loup-garou», écrit le site américain Jezebel.

Le jeune homme de 21 ans en question n'est évidemment pas une créature digne des films d'horreur, et la présidente de l'Argentine ne croit pas davantage au paranormal. Mais cette adoption est bel et bien liée à la croyance populaire, dans le pays, en l'existence du «lobison», un homme qui se transforme en démon «à minuit chaque nuit de pleine lune», explique The Independent, et qui mange «les excréments, les bébés non baptisés et la chair des morts». Une malédiction qui toucherait le septième fils d'une fratrie à son treizième anniversaire, et qui se transmettrait ensuite par morsure.

Si la superstition peut prêter à sourire, elle reste populaire. En août dernier, un journal local de Santa Fe rapportait par exemple l'histoire d'un jeune homme de 16 ans, persuadé d'avoir vu le lobison dans la province de Buenos Aires. 

Une croyance aux effets parfois dramatiques: au XIXè siècle, elle aurait été ainsi à l'origine de l'abandon, et même de l'exécution, de nouveaux-nés dans le pays. Pour faire cesser ces meurtres, «les présidents ont commencé à adopter le septième garçon des familles», poursuit The Independent, qui précise que la tradition existe depuis 1907. Elle a même été formalisée en 1973 par un décret, qui l'a au passage étendue aux jeunes filles.

Par ce parrainage en haut lieu, les septièmes enfants obtiennent également le financement de leur éducation.

Jusqu'en en 2009, ajoute encore The Independent, seuls les enfants de famille catholique pouvaient bénéficier de cette tradition. Cette année, cette dernière s'est un plus ouverte, en accueillant un filleul de confession juive.

En 1993, Shlomo et Nehama Tawil avaient écrit au président argentin pour que leur septième fils ait l'honneur d'être «adopté», mais leur requête avait été refusée, puisqu'ils étaient de confession juive. Ils ont retenté leur chance cette année, en citant le décret de 2009, et Yair Tawil est devenu le premier filleul juif d'un président argentin, rapporte Haaretz.

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