Bourse de Paris : Accord Argentine-Club de Paris sur les arriérés de …

(Actualisé avec ministre argentin, précisions, contexte)

Le Club de Paris, qui
réunit les pays créanciers de l'Argentine, a annoncé jeudi être
parvenu à un accord avec Buenos Aires sur la reprise du paiement
de sa dette et le remboursement d'un total de 9,7 milliards de
dollars d'arriérés.

Cet accord va permettre à l'Argentine de solliciter à
nouveau des financements internationaux dont elle a besoin.

Dans un communiqué, le Club de Paris souligne que l'accord
offre le cadre d'une "solution solide et viable" à la question
des arriérés dus par l'Argentine aux créanciers du Club de
Paris, via une structure flexible de réglement des arriérés sur
une période de cinq ans.

Un premier versement, de 650 millions de dollars, est prévu
en juillet prochain, a précisé le gouvernement argentin, et un
second, de 500 millions, devrait intervenir en mai 2015.

Cet étalement permet de ne pas trop compliquer la gestion de
la balance des paiements argentine au moment où les réserves de
change du pays ne dépassent 28,5 milliards de dolalrs et alors
que l'économie devrait entrer en récession cette année.

"L'Argentine poursuit son chemin sur la voie de la
régularisation et du remboursement de la dette que nous ont
laissée 40 ans de néo-libéralisme", a déclaré le ministre
argentin de l'Economie, Axel Kicillof, depuis Paris à une radio
argentine.

Le litige entre les créanciers publics et l'Argentine
remonte à 2001-2002 quand ce pays, en crise, a fait défaut sur
le paiement des échéances de sa dette, qui avoisinait alors 100
milliards de dollars.

LE FMI RESTE À L'ÉCART

"La réalisation du paiement initial dans le cadre d'un
engagement formel de l'Argentine à rembourser en totalité ses
arriérés est une étape nécessaire et importante en vue de la
normalisation des relations financières entre les créanciers du
Club de Paris et l'Argentine", lit-on dans le communiqué.

Buenos Aires a obtenu une importante concession du Club de
Paris en évitant que le Fonds monétaire international (FMI) soit
impliqué dans l'accord, ce que le Club exige généralement dans
ce type de dossiers.

Le gouvernement de la présidente Cristina Fernandez, qui
vilipende régulièrement le FMI, aurait perdu en crédibilité
auprès de son opinion publique s'il avait dû accepter un audit
voir un plan d'assistance de l'organisation basée à Washington.

L'accord avec le Club de Paris pourrait contribuer à faire
baisser les coûts d'emprunt de l'Argentine, qui dépassent
actuellement 10%, un niveau qui lui interdit tout retour sur les
marchés internationaux.

Buenos Aires doit parallèlement encore régler le dossier des
détenteurs d'obligations d'Etat qui ont refusé les
restructurations de dettes de ces dernières années.

La Cour suprême américaine doit décider le 12 juin si elle
se saisit de ce dossier. Si elle ne le fait pas, l'Argentine
sera définitivement condamnée à rembourser 1,33 milliard de
dollars à des fonds d'investissements.

Jeudi, le secrétaire général du gouvernement a toutefois
déclaré, en rupture avec la position affichée jusqu'à présent,
que Buenos Aires pourrait conclure un accord amiable avec les
créanciers concernés.

(Raoul Sachs, avec Leigh Thomas à Paris et Alejandro Lischitz à
Buenos Aires, édité par Marc Angrand)

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