Accord Argentine-Club de Paris sur les arriérés de dette

(Actualisé avec ministre argentin, précisions, contexte)

PARIS/BUENOS AIRES, 29 mai (Reuters) - Le Club de Paris, qui réunit les pays créanciers de l'Argentine, a annoncé jeudi être parvenu à un accord avec Buenos Aires sur la reprise du paiement de sa dette et le remboursement d'un total de 9,7 milliards de dollars d'arriérés.

Cet accord va permettre à l'Argentine de solliciter à nouveau des financements internationaux dont elle a besoin.

Dans un communiqué, le Club de Paris souligne que l'accord offre le cadre d'une "solution solide et viable" à la question des arriérés dus par l'Argentine aux créanciers du Club de Paris, via une structure flexible de réglement des arriérés sur une période de cinq ans.

Un premier versement, de 650 millions de dollars, est prévu en juillet prochain, a précisé le gouvernement argentin, et un second, de 500 millions, devrait intervenir en mai 2015.

Cet étalement permet de ne pas trop compliquer la gestion de la balance des paiements argentine au moment où les réserves de change du pays ne dépassent 28,5 milliards de dolalrs et alors que l'économie devrait entrer en récession cette année.

"L'Argentine poursuit son chemin sur la voie de la régularisation et du remboursement de la dette que nous ont laissée 40 ans de néo-libéralisme", a déclaré le ministre argentin de l'Economie, Axel Kicillof, depuis Paris à une radio argentine.

Le litige entre les créanciers publics et l'Argentine remonte à 2001-2002 quand ce pays, en crise, a fait défaut sur le paiement des échéances de sa dette, qui avoisinait alors 100 milliards de dollars.

LE FMI RESTE À L'ÉCART

"La réalisation du paiement initial dans le cadre d'un engagement formel de l'Argentine à rembourser en totalité ses arriérés est une étape nécessaire et importante en vue de la normalisation des relations financières entre les créanciers du Club de Paris et l'Argentine", lit-on dans le communiqué.

Buenos Aires a obtenu une importante concession du Club de Paris en évitant que le Fonds monétaire international (FMI) soit impliqué dans l'accord, ce que le Club exige généralement dans ce type de dossiers.

Le gouvernement de la présidente Cristina Fernandez, qui vilipende régulièrement le FMI, aurait perdu en crédibilité auprès de son opinion publique s'il avait dû accepter un audit voir un plan d'assistance de l'organisation basée à Washington.

L'accord avec le Club de Paris pourrait contribuer à faire baisser les coûts d'emprunt de l'Argentine, qui dépassent actuellement 10%, un niveau qui lui interdit tout retour sur les marchés internationaux.

Buenos Aires doit parallèlement encore régler le dossier des détenteurs d'obligations d'Etat qui ont refusé les restructurations de dettes de ces dernières années.

La Cour suprême américaine doit décider le 12 juin si elle se saisit de ce dossier. Si elle ne le fait pas, l'Argentine sera définitivement condamnée à rembourser 1,33 milliard de dollars à des fonds d'investissements.

Jeudi, le secrétaire général du gouvernement a toutefois déclaré, en rupture avec la position affichée jusqu'à présent, que Buenos Aires pourrait conclure un accord amiable avec les créanciers concernés. (Raoul Sachs, avec Leigh Thomas à Paris et Alejandro Lischitz à Buenos Aires, édité par Marc Angrand)

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