Argentine: la plainte contre Kirchner rejetée

La présidente argentine est soupçonnée d'avoir entravée l'enquête sur les attentats à Buenos Aires de 1994

Fernando Sturla (Telam/AFP)Un juge a rejeté jeudi la plainte pour entrave à la justice déposée contre la présidente argentine Cristina Kirchner dans le cadre de l'enquête sur un attentat antisémite à Buenos Aires en 1994, selon le ministère de la Justice.

L'accusation avait été déposée devant la justice le 14 janvier par le procureur Alberto Nisman, mort mystérieusement quatre jours plus tard, qui soupçonnait le pouvoir argentin d'avoir couvert des dirigeants iraniens soupçonnés d'avoir commandité l'attentat conte la mutuelle juive de l'AMIA.

Kirchner avait été formellement mise en cause par le procureur Gerardo Pollicita, qui avait validé l'accusation pour entrave à la justice formulée avant la mort de son prédecesseur Alberto Nisman.

Gerardo Pollicita avait requis l'inculpation de Cristina Kirchner et de son ministre des Affaires étrangères Hector Timerman pour les délits d'entrave à la justice et manquement au devoir d'un fonctionnaire.

Cristina Kirchner n'a cessé de qualifié les accusations d'"absurdes", alors que l'Iran a toujours nié toute implication dans l'attaque.

La présidente argentine a accusé samedi dernier le pouvoir judiciaire de mener contre elle une bataille politique après que des procureurs ont organisé une marche pour exiger que la justice fasse la lumière sur la mort de Nisman.

L'attentat à la voiture piégée en juillet 1994 contre les locaux de la mutuelle juive de l'AMIA à Buenos Aires, qui a fait 85 morts et 300 blessés, est à l'origine de cette affaire politico-judiciaire.

Juan Mabromata (AFP/File)En charge du dossier depuis 2004, le procureur Nisman, présenté comme proche des Etats-Unis et d'Israël, a rapidement accusé l'Iran d'être le commanditaire de l'attentat.

Peu avant la découverte de son corps le 18 janvier dans la salle de bain de son appartement verrouillé de l'intérieur, une balle dans la tête et une arme à portée de la main, il avait accusé la présidente Kirchner et le ministre des Affaires étrangères Hector Timerman d'entrave à l'enquête.

Il leur reprochait d'avoir couvert les suspects iraniens en échange de contrats commerciaux. Le lendemain de sa mort, il devait présenter les preuves de ses affirmations devant le Congrès.

Les partisans du gouvernement contestent farouchement cette version et dénoncent les liens entre M. Nisman et un sulfureux responsable des services secrets, Antonio Jaime Stiuso, écarté par Mme Kirchner en décembre, qui aurait manipulé le magistrat pour nuire à la présidente.

Les services secrets réformés

Le congrès argentin a d'ailleurs voté plus tôt dans la journée la dissolution de l'agence de renseignement du pays, qui sera remplacé par une nouvelle structure, selon les médias locaux

La présidente Cristina Fernandez de Kirchner avait proposé une réfome des services renseignements le mois dernier, après les révélations sur des liens présumées entre Stiuso et Nisman.

(i24news avec AFP)

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