Argentine : la justice blanchit la présidente Kirchner dans l’affaire de …

La présidente de l'Argentine, Cristina Kirchner, à Buenos Aires le 30 janvier.

C'est un rebondissement dans l'affaire qui secoue l'Argentine depuis le début du mois de janvier. Un procureur a jugé jeudi 26 février irrecevable une plainte pour entrave à la justice déposée contre la présidente argentine Cristina Kirchner, dans le cadre de l'enquête sur un attentat antisémite à Buenos Aires en 1994.

L'accusation avait été portée devant la justice le 14 janvier par le procureur Alberto Nisman, mort mystérieusement quatre jours plus tard. Le magistrat soupçonnait le pouvoir argentin d'avoir couvert des dirigeants iraniens, suspectés d'avoir commandité l'attentat conte le siège de l'Association mutuelle israélite d'Argentine(AMIA). L'Iran nie de son côté toute responsabilité dans cet attentat, qui avait fait 85 morts et plus de 300 blessés en juillet 1994.

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La mort du procureur Nisman, qui s'apprêtait à déposer devant une commisison parlementaire, a donné lieu à d'importantes manifestations le mois dernier contre la lenteur de l'enquête. Le 13 février, Cristina Kirchner, au pouvoir depuis 2007, et son ministre des affaires étrangères, Hector Timerman, avaient été formellement mis en cause pour « les délits d'entrave à la justice et manquement au devoir d'un fonctionnaire » par le procureur Gerardo Pollicita. Ce magistrat avait repris l'accusation de Nisman, et demandé leur inculpation.

DISSOLUTION DES SERVICES DE RENSEIGNEMENT

Ebranlée par l'affaire, Cristina Kirchner a annoncé depuis son intention de dissoudre les services de renseignement, dont certains membres sont soupçonnés d'être impliqués dans la mort du procureur. Le Congrès a validé jeudi 26 février cette réforme polémique.

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Le secrétariat au renseignement (SI) est ainsi remplacé par une agence fédérale du renseignement (AFI) à l'initiative de la présidente de centre-gauche, Cristina Kirchner, qui estime par ailleurs  que des éléments incontrôlés au sein des services secrets ont comploté contre son gouvernement. La loi a été votée par 131 voix pour, 71 contre.

La refonte des services secrets, soupçonnés d'avoir opéré des écoutes illégales de juges et de personnalités politiques, était également voulue par l'opposition. Mais cette dernière a vivement critiqué la décision de dissolution, jugeant qu'il s'agissait d'une manœuvre de diversion de la présidente.

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