Valentin Vada va enfin pouvoir jouer

Il est désormais un joueur des Girondins de Bordeaux. Valentin Vada l'a si longtemps espéré. Deux ans et demi, pour tout dire. Ce week-end ou le prochain (le club doit recevoir le certificat de transfert international de la part de la fédération argentine, ce qui n'était pas le cas hier), après des milliers d'heures d'entraînement sans jamais entendre le coup de sifflet de l'arbitre, l'Argentin va enfiler son premier maillot officiel de Bordeaux, avec tout ce que ça représente. Des trucs tout bêtes que font des millions de jeunes et dont il a rêvé.

« Parfois le soir dans mon lit, racontait-il au printemps dernier, je rêve que je joue. Que je fais cette passe, que je tente cette frappe, que je marque un but pour les Girondins… »

Deux ans sans jouer, ça se voit. L'envie est là, débordante. Les pièges d'une starisation extra-sportive aussi. En attendant, le risque serait de l'isoler par trop d'intérêt, même vis-à-vis de son équipe. « Il y a une grosse attente autour de lui. J'ai entendu et lu des propos qui vont loin et peuvent lui mettre une pression. Nous essayons de lui faire sentir qu'il n'y a rien de facile, qu'il y a une exigence individuelle et collective nécessaires. Il fait partie d'un groupe de 25 garçons, le foot est un sport collectif. J'ai l'impression qu'il est assez lucide. Il a de la distance par rapport à tout ça, du recul, il sait que le plus dur commence », analyse Patrick Battiston, un peu effaré de l'avoir vu sur les réseaux sociaux comparé à Lionel Messi ou promu à la place de Gouffran.

Adolescent pas compliqué, Valentin est surtout très content « d'être un joueur des Girondins. De faire ce qu'(il) aime ». Il est radieux à l'entraînement, content de travailler. Ses entraîneurs ne le ménagent pas moins qu'un autre, ni ses copains. Ses qualités et son talent, indéniables, sont à mettre en rapport avec son physique, celui d'un ado de 16 ans et demi. Après deux ans sans jouer, il manque de rythme. Au niveau supérieur, l'impact n'est pas le même. « On l'a surclassé en U19, mais comme Maulun, Shamal, Blaise et Sambissa, d'autres U17 nés en 1996 sur lesquels on compte autant, note Battiston. Il n'a pas besoin d'être protégé car il a suffisamment de caractère mais nous sommes attentifs à sa gestion. S'il doit exploser, il le fera ». Pour l'instant, laissons-le simplement jouer au football.

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