Romero, le paradoxe argentin

Gardien titulaire (et parfois brillant) en équipe d’Argentine, Sergio Romero dispute ce mercredi soir ses premières minutes avec l’AS Monaco… en Coupe de la Ligue contre Reims. Une situation déplaisante pour le principal intéressé mais aussi pour sa sélection.

Nombreux sont les observateurs à assurer que l’Argentine, troisième meilleure nation mondiale au classement Fifa, sera l’une des grandes favorites lors du prochaine Coupe du monde 2014 au Brésil. Si l’on y regarde de plus près (et pas seulement les résultats bruts sur feuilles de matches), il apparaît évident que l’Albiceleste souffre de nombreuses imperfections.

Son milieu est composé de joueurs avant tout revanchards. Fernando Gago (Boca Juniors) et Ever Banega  (Valence CF) se disputent la place de partenaire d’un Javier Mascherano qui ne joue plus dans cette zone du terrain en club depuis plus de trois ans. Le duo Ezequiel Garay-Fabricio Coloccini est fragile en défense centrale malgré les grands espoirs que suscite le premier, sans parler de l’état de santé inquiétant de Lionel Messi, qui traîne une sale blessure depuis six mois sans vraiment guérir.

Romero peut tout perdre

Pour ajouter à cela, l’actualité de Sergio Romero laisse également perplexe les observateurs de l’Argentine. Alors qu’elle pouvait justement se satisfaire d’avoir enfin trouvé un excellent gardien, en dépit de ses autres soucis, son portier numéro un (42 sélections) a fait un curieux choix cet été. Il a quitté la Sampdoria de Gênes, club avec lequel il était un titulaire indiscutable ces deux dernières saisons, pour rejoindre Monaco, ou plutôt son banc de touche. Depuis son arrivé en Principauté, le 2 août dernier, Romero n’a toujours pas joué en match officiel. Danijel Subasic, très décrié la saison passée, est indéboulonnable aux yeux de Claudio Ranieri. Mercredi soir contre Reims en coupe, ce sera donc la première fois que Sergio Romero enfilera la tunique rouge et blanche en près de trois mois.

Prêté avec une option d’achat, dont on doute fortement qu’elle soit levée en fin d’année, le gardien monégasque avait affirmé lors de son arrivée sur le Rocher: "Je suis ici pour jouer". Au Stade Auguste-Delaune (seizièmes de finale de la Coupe de la Ligue), il sera enfin entendu mais aussi attendu au tournant, forcément. Une pression qui ne lui avait pas réussi le 11 septembre dernier, lorsque, déjà sous le feu des critiques locales à cause de son statut en Ligue 1, il avait peiné au Paraguay malgré la victoire 5-2 des siens. Remplaçant à Monaco, Sergio Romero n’est pas non plus prophète en son pays.

Car le joueur révélé à l’AZ Alkmaar à la fin des années 2000 continue malgré tout d’être le premier choix d’Alejandro Sabella avec l’Albiceleste. Enfin pour l'instant. Depuis qu'il est un pensionnaire de l'ASM, il a disputé tous les matches éliminatoires du prochain Mondial (trois), son suppléant Mariano Andujar officiant seulement en match amical contre l'Italie, le 14 août dernier. Celui qui arborera son nouveau maillot pour la première fois ce mercredi peut-il tout perdre à huit mois du Mondial ? Le discours de son sélectionneur peut légitimement le faire penser, lui qui déclarait dernièrement: "Je m'inquiète au sujet des blessures mais aussi de l'inactivité." Il n'est pas sûr qu'un match tous les trois mois suffise à rassurer Sabella...

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