Roller. Alexis Contin, un maître de la glisse aux dix titres mondiaux – Ouest

Depuis tout petit, Alexis Contin glisse sur des patins avec un talent indéniable et, chose rare, oscille entre la glace et la route avec un succès phénoménal à l'image du dixième titre mondial qu'il vient de s'offrir en roller."Je suis moins reconnu que Teddy Riner qui est sept fois champion du monde. Mais il ne faut pas courir après la gloire", confie le Malouin, qui était déjà quadruple champion du monde à l'âge de 19 ans.

Aligné à Rosario (Argentine) pour les Mondiaux-2014 de roller, Contin a décroché cinq médailles, dont quatre en or, contribuant fortement à la deuxième place historique de la France au classement des nations (21 médailles dont 7 en or). Il a conclu la compétition samedi avec le titre en marathon après une course de folie.

"J'ai fait la course tout seul avec une échappée de 40 km. C'est une belle victoire et cette dernière médaille d'or est aussi très spéciale", a raconté l'athlète, épuisé mais heureux, qui a glané un dixième titre dix ans après sa première médaille d'or.Contin revient de loin cette année. Fin janvier, il apprenait qu'il souffrait de la maladie de Basedow, une maladie auto-immune de la thyroïde qui se traduit par une fatigue extrême et une perte de poids."C'était un challenge pour moi. Il y a six mois, je marchais à peine. Revenir est une grande aventure", s'est réjoui ce fondu de glisse de 28 ans.

Cauchemar à Sotchi

Plein d'énergie, le petit Alexis Contin a très tôt chaussé des patins, les fameux +quads+, et depuis il ne se passe quasiment pas une journée sans glisser. Il s'est même mis au surf. "Mais je suis nul ! "

Le patin, c'est sa passion. "On met notre vie en jeu même s'il n'y a que trois pékins qui nous regardent! C'est une sensation vraiment extraordinaire, une sorte de drogue à laquelle on marche même si ça paraît futile", explique-t-il.Il est l'un des rares "rollerman" au monde à détenir autant de titres. Et l'un des rares aussi à avoir fait la bascule entre le roller et la glace avec le patinage de vitesse, une discipline qui, elle, est olympique.Contin s'est mis à la glace à 19 ans et s'est exilé, faute de structures en France, aux Pays-Bas, où il n'est pas rare de combiner glace et roller.

"Je suis un patineur de glace atypique et j'ai besoin d'autre chose que de la glace", souligne ce triple licencié en roller, en glace... et en badminton!

Contin est aussi le meilleur patineur sur glace en grande piste que la France ait jamais eu. Aux Jeux de Vancouver en 2010, il a frôlé une première médaille tricolore historique (4e sur 10 000 m).Le rêve olympique a tourné au cauchemar en février à Sotchi. La maladie l'avait contraint à alléger son programme. Et il rêve désormais des JO-2018.

Contin reprendra l'entraînement sur la glace dans quelques jours, dans son camp de base aux Pays-Bas, loin de la Fédération française des sports de glace, avec laquelle les relations ont été très tendues à Sotchi, faute de soutien, selon l'athlète.

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