PRéSIDENTE ARGENTINE

L'accusation avait été déposée devant la justice le 14 janvier par le procureur Alberto Nisman, mort mystérieusement quatre jours plus tard. Les allégations contre la présidente ont été jugées irrecevables par le procureur en charge de cette affaire, a confirmé le ministère argentin de la justice. Gerardo Pollicita avait repris le dossier après la mort de son collègue, dont le corps a été découvert le 19 janvier dernier à son domicile, sans vie, une balle dans la tête. On ignore toujours les circonstances de son décès survenu alors qu'il s'apprêtait à déposer devant une commission parlementaire. Le procureur Nisman accusait Cristina Kirchner d'avoir tenté de couvrir l'affaire afin de renouer des relations à la fois diplomatiques et commerciales avec Téhéran, des accusations que la présidente argentine a jugé absurdes.

La mort du procureur a donné lieu à d'importantes manifestations à Buenos Aires contre la lenteur de l'enquête et pour exiger des réponses sur les soupçons entourant cette mort, même si l'enquête s'oriente toujours davantage vers la thèse du suicide. De son côté, l'Iran nie toute responsabilité dans l'attentat contre le siège de l'Association mutuelle israélite d'Argentine, qui a fait 85 morts et plus de 200 blessés en juillet 1994. Vingt ans après, cet attentat, non revendiqué, n'a toujours pas été élucidé.

Nouveau chef du gouvernement

Cristina Kirchner a annoncé depuis cette affaire son intention de refondre les services de renseignement, dont certains sont soupçonnés d'être impliqués dans la mort d'Alberto Nisman. Jeudi, le Congrès argentin a entériné une réforme concernant ce service. Le Secrétariat au renseignement est remplacé par une Agence fédérale de renseignement. La refonte des services secrets, soupçonnés d'avoir opéré des écoutes illégales de juges et de personnalités politiques, était également réclamée par l'opposition. La nouvelle structure a été placée sous l'autorité d'Oscar Parrilli, un des plus proches conseillers de Mme Kirchner. Il aura le pouvoir de faire le ménage dans les services secrets et de congédier qui bon lui semble.

Par ailleurs, Cristina Kirchner a nommé jeudi un nouveau chef du gouvernement. Anibal Fernandez, poids lourd de la mouvance péroniste au pouvoir, hérite de ce poste. Il avait déjà occupé cette fonction pendant deux ans et demi (2009-2011), durant le premier mandat de Mme Kirchner à la présidence argentine. M. Fernandez était dernièrement secrétaire général de la présidence et faisait office de porte-parole du gouvernement de Mme Kirchner.

(L'essentiel/AFP)

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