Le brassage ethnique de Queen’s Jewel : Marcel Boussac … – France

Queen’s Jewel, la pouliche des frères Wertheimer, a fait dans un temps record, un véritable récital...argentin dans le Prix Saint-Alary 2015, ce qui lui confère le rang de favorite du prochain Prix de Diane. Elle doit la vie à sa mère, l’argentine Safari Queen, achetée, pleine d’Elusive Quality, en novembre 2010 à Keeneland pour $425.000, en provenance d’Amérique du Nord après être née en Amérique du Sud. Le foal qui naîtra au printemps s’appellera Royalmania, une anglo-normande comme sa sœur cadette, Queen’s Jewel, conçue suite aux services d’un sprinteur anglais de Newmarket, Pivotal.

  • Tupacireta est l’entité argentine, depuis 1976, du très fortuné brésilien Julio Rafael de Aragao Bozano (né à Porto-Alègre en 1936), d’autre part fondateur en 1966 d’un haras à San Isidro, Santa Maria de Araras.
     
  • Arindel Farm est l’entité d’Alan et Karen Cohen qui ont acheté 500 acres à Ocala (Floride) en 2004 pour y fonder un haras. Par ailleurs, Alan Cohen est l’ancien propriétaire de l’équipe de hockey sur glace, les Florida Panthers.
     
  • Royalmania a effectué des débuts victorieux à 2 ans à Deauville, laissant Amour à Papa derrière elle. En octobre, elle termine au pied du podium du Prix Marcel Boussac, l’édition de sa collègue de couleurs, Indonésienne. A 3 ans, malgré une victoire dans le Prix Finlande, elle déçoit un peu son entourage. Après une 3e place dans le Prix Psyché fin juillet à Deauville, elle est contrariée par quelques petits ennuis de santé et ne réapparait qu’en avril de cette année avec trois podiums de Listed en autant de sorties, à l’heure actuelle.

Sonus, le père de la grand-mère de Queen's Jewel, est un fils anglais de Sadler's Wells, fut un des meilleurs stayers en Europe avant de partir faire la monte en Amérique du Sud.

La 4e mère, Sly Sarah, est née aux USA d’On The Sly, un fils de Roi Dagobert (exportéoutre-atlantique en 1969, après ses victoires dans les Prix Lupin, Greffulhe et Noailles) et de Trick Chick, future mère d’une certaine Northern Trick (Prix de Diane et Vermeille 1984, seconde de Sagace dans le Prix de l’Arc de Triomphe pour les couleurs Niarchos). Sly Sarah qui n’a pas couru, a rejoint le haras dès l’âge de 2 ans, saillie par Cannonade. Après la naissance de son premier produit, elle prendra la direction de l’Argentine après son achat à Keeneland par Julio Bozano pour  $ 17.000. Au haras Santa Maria de Araras, elle donnera naissance, 15 ans plus tard, à un certain Candy Gift bien connu en France où il a porté les couleurs de Mme Magalen Bryant, entrainé par Tony Clout.

  • En raison de la fermeture de certains hippodromes américains suite à la loi interdisant les jeux de paris, quelques milliardaires américains débarquent en Angleterre et en France tels que August Belmont, la famille Whitney, Joseph Widener, Franck-Jay Gould ou Clarence-Hungerford Mackay (vendeur à un jeune éleveur, Marcel Boussac, d’une jument, Ballantrae qui deviendra la grand-mère de Djebel et l’aïeule de Seabiscuit)....Quant à William-Kissam Vanderbilt (le fondateur du Quesnay), il était arrivé quelques années plus tôt.

     


Durbar, le 2e français lauréat du Derby d'Epsom après Gladiateur, s'est imposé dans le classique anglais en 1914. Il est né au Haras du Gazon où sa mère avait été importé des Etats-Unis.

  • Frizette, Mintberia (mère de Meissonier, Prix Noailles 1921), Census (mère de Shannon, Prix de la Salamandre et Prix Ganay)
  • Zuna (mère de Zenoia, Prix Robert Papin 1921), Content (grand-mère de Pellsie, Prix de Diane 1922 et de Clavières, Grand Critérium 1923)
  • Artless (à l’origine de multiples black-types) et surtout certaines juments de la famille Whitney comme Armenia (mère en France de Blarney, Prix La Forêt 1912 et de Durbar, Derby St. 1914)
  • Ravello (une anglaise, mère en France de Sweeper, 2000 Guinées 1912 pour les couleurs Duryea)
  • Tanya (gagnante des Belmont S. 1905 devant les mâles)
  • Mediant (Steward’s Cup 1909 et grande-tante de Djebel) fait partie de la vingtaine des juments qui avaient pris pension chaque année au Haras du Gazon.
  • En 1917, la vente de sélection des yearlings à Saratoga est une première pour la Fasig-Tipton, une société créée en 1898 par William B. Fasig (décédé en 1903) associé à Edward A. Tipton. L’année suivante, c’est à ces mêmes ventes qu’est vendu un certain yearling nommé Man O’War.
  • Heldifann est la mère de Coronis, une fille de Tourbillon. C’est l’exemple type d’une consanguinité incestueuse (2x1). Son père est un petit-fils de Banshee  et sa mère est une fille de Banshee.

  • Vu la réussite de Marcel Boussac avec la production du Haras du Gazon, il n’est pas étonnant qu’il achètera, en 1923, le haras voisin, Fresnay le Buffard alors que Mme Duryea se sépare du Haras du Gazon en 1926.
     
  • Marcel Boussac revend Lespedeza à Newmarket lors des ventes d’élevage 1930 à Dick Thompson pour l’éleveur américain, le Colonel Edward Riley Bradley. Lors des ces mêmes ventes, Marcel vend au même «buyer» une certaine La Troienne.....une autre matrone du XXème siècle. 
  • Quand la guerre éclate en France, le couple Duryea rentre au pays en octobre 1914 sur le Lusitania (le paquebot transatlantique anglais coulé en mai 1915 par les allemands) en partance de Liverpool. Malgré l’exode, les juments restent en pension au Haras du Gazon. 
  • Après le décès d’Herman, Tom Murphy reste en France et va entrainer à Chantilly les effectifs français de l’américain, Abraham-Kinsley Macomber (le futur repreneur du Quesnay) et d’un autre américain, Ralph-Beaver Strassburger. Murphy rentrera au pays en 1928, l’année suivant le décès d’Ellen Duryea. Il sera en charge pendant 3 ans, à Greentree Stables, des effectifs Whitney.

Dix ans plus tard, ce dernier touche le gros lot après avoir fait saillir Frizeur par Blue Larkspur. Il en résulte la naissance en 1932 une exceptionnelle sprinteuse et plus tard une matrone, Myrtlewood, dont la production est recherchée de par le monde : black-types à tous les étages, ses filles, Miss Dogwood (Kentucky Oaks puis 3ème mère de Mr Prospector), Durazna (élue meilleure 2 ans de sa génération puis à l’origine de Siberian Express, Leading Counsel...et beaucoup plus tard de Queen’s Jewel), Spring Beauty (d’où Silent Beauty, Kentucky Oaks). De sa première fille, Crepe Myrtle, naîtront par My Charmer, les trois frères, Seattle Slew, Lomond, Seattle Dancer...j’en passe et des meilleurs...

  • Une partie des terres (592 acres) de Belair Farm (Fayette County) sera, en 1982, acheté par Khalid Abdullah. Le haras sera renommé Juddmonte Farm et s’étend aujourd’hui sur 2.508 acres.
     
  • En 1924, Frizeur avait donné naissance à Black Curl (Friar Rock) qui deviendra la grand-mère de Jet Pilot (Kentucky Derby 1947).
     
  • Frizette est également la mère de Princess Palatine, née en Normandie en 1919 et qui rejoindra les Etats-Unis. Au haras, elle aussi n’a pas à rougir de sa production : citons pêle-mêle, Chingacgook, Baldric, Vagrancy, Black Tarquin, Ferdinand, Gold And Ivory, Gregorian...

 

Leave a Reply