L’Argentine va indemniser les victimes de l’attentat antijuif de 1994

Les descendants des 85 personnes tuées lors de l'attaque recevront une prestation

Les autorités argentines ont annoncé mercredi qu'elles vont indemniser les victimes de l'attentat contre le centre communautaire juif de Buenos Aires en 1994, qui avait tué 85 personnes et blessé plus de 300 autres.

Remo Carlotto, qui dirige la Commission droits de l'homme du pays, a déclaré que les compensations seront similaires à celles accordées aux victimes de la dictature militaire et à celles de l'attaque de 1992 contre l'ambassade d'Israël, lors de laquelle 29 personnes sont mortes et 200 ont été blessées.

Les responsables n'ont pas fourni tous les détails, mais ont dit que la compensation prendrait la forme d'une prestation unique pour les descendants des 85 personnes tuées, ainsi que pour ceux qui ont été blessés.

L'attentat contre le centre communautaire juif en Argentine a fait les manchettes au cours des derniers mois après la mort suspecte du procureur Alberto Nissmann, peu de temps avant son témoignage prévu contre la présidente Cristina Fernandez Kirchner, qui aurait selon lui tenté de cacher l'implication de l'Iran dans l'attaque.

Cependant, fin février, la justice argentine a confirmé qu'il n'y avait pas lieu de poursuivre la présidente Cristina Kirchner.

Selon un communiqué du ministère argentin de la Justice, la Chambre fédérale d'appel a ratifié la décision du juge Daniel Rafecas de rejeter l'accusation du procureur Nisman, mort mystérieusement le 18 janvier, peu après avoir remis à un juge un dossier contre Mme Kirchner.

Ce nouveau rebondissement dans l'affaire Nisman ne sonne pas pour autant l'épilogue de ce bras de fer judiciaire, car le procureur Gerardo Pollicita, nommé pour reprendre l'accusation de Nisman contre le gouvernement, peut encore formuler un recours devant la Cour de cassation.

Pour M. Nisman, la présidente argentine de centre-gauche, au pouvoir depuis 2007, a entravé l'action de la justice en concluant avec l'Iran un mémorandum prévoyant l'audition à Téhéran de dirigeants iraniens suspects, alors qu'il en demandait l'extradition depuis des années.

Le gouvernement argentin se défend en disant que l'initiative du mémorandum, très critiqué aussi par la communauté juive, a vu le jour faute de pouvoir obtenir l'extradition vers l'Argentine des commanditaires présumés de l'attentat qui a fait 85 morts et 300 blessés en 1994.

Après la décision du juge Rafecas, le 26 février, de ne pas donner suite aux accusations d'Alberto Nisman, dont la mort a choqué l'Argentine, M. Pollicita avait fait appel, estimant que M. Rafecas s'était empressé de clore le dossier.

(avec AFP)

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