Désireux d’en finir avec la crise de la dette la plus importante de l’histoire, le nouveau gouvernement a fait des propositions aux fonds spéculatifs.*
Est-ce le bout du tunnel pour l’Argentine ? Le pays va-t-il enfin en finir avec la crise de la dette la plus importante de l’histoire, qui a donné lieu à un contentieux juridique qui l’oppose depuis plus de 10 ans aux fonds spéculatifs ? Il en prend en tout cas le chemin. Vendredi, le ministère argentin des Finances a annoncé que le pays avait proposé à des fonds vautours américains de les rembourser avec une décote de 25 %. Ces derniers détiennent encore des titres de la dette souveraine en défaut depuis 2001, aucun n’avait accepté ni la restructuration proposée en 2005 ni celle de 2010 . L’offre induirait de la part de l’Argentine un paiement d’environ 6,5 milliards de dollars (contre 9 milliards) si tous les détenteurs d’obligations l’acceptaient.
Cette proposition de restructuration de la dette a été formulée par le nouveau gouvernement argentin en place. En décembre, le libéral Mauricio Macri a été élu président de l’Argentine, avec l’objectif de relancer l’économie. Auparavant, les négociations étaient bloquées par l’ancienne présidente Cristina Kirchner, élue en 2007, à la suite de son époux, et qui avait engagé un bras de fer avec les fonds. Le nouveau président argentin, premier chef d’Etat non péroniste depuis plus d’une décennie, Mauricio Macri, a entrepris des réformes économiques et fait d’une résolution du conflit sur la dette, une priorité. Les discussions entre le gouvernement et les créanciers ayant gagné en justice condamnant le pays à leur payer 100 % de la valeur des titres, ont démarré lundi 1er février à New York et ont duré cinq jours. L’accord doit toutefois encore être approuvée par le Congrès argentin et par le juge new-yorkais chargé du dossier, Tomas Griesa.
Si deux des fonds ont déjà accepté la nouvelle proposition de Buenos Aires, rien ne garantit que tous soient d’accord. Elliott Management et un autre fonds, Aurelius Capital Management, se sont refusés à tout commentaire après l’offre du gouvernement argentin. Pour l’Argentine, l’addition reste salée mais La résolution du contentieux permettrait à l’Argentine de sortir d’une situation de défaut et d’avoir à nouveau accès aux marchés mondiaux des capitaux, ainsi que de pouvoir recevoir les investissements extérieurs qu’attend le pays.
L.BOI
Open all references in tabs: [1 - 3]