L’Argentine est envahie par des millions de criquets

A cause du changement climatique, les criquets sont en train de dévaster les cultures des provinces du nord de l'Argentine. Les autorités et les agriculteurs mènent une véritable guerre pour les éradiquer.

Les autorités sont dépassées. Malgré l’intensification de leurs efforts, les essaims de criquets présents dans les zones sèches du nord de l’Argentine risquent de tout dévaster. Les bêtes, qui ont déjà affecté 700 000 hectares de terres se déplacent droit vers des cultures de tournesol, de coton, ainsi que des prairies. «C’est la pire invasion depuis 60 ans», a déclaré au «New York Times» Diego Quiroga, le chef de la protection des végétaux de l’Agence de l’agriculture, avant d’ajouter : «Il est impossible de les éradiquer complètement, la peste est déjà trop répandue».

La pandémie a commencé en juin dernier, au début de l’hiver dans l’hémisphère sud quand les températures douces et l’absence de neige ont été propices à la reproduction des criquets. Les agriculteurs révélaient qu’un nuage de sauterelles haut de trois kilomètres et six kilomètres de long traversait les cultures du nord. En novembre, à la veille de la COP21, M. Quiroga avait interpellé les Nations Unies pour dénoncer la cause de ce fléau : le changement climatique.

"Nous ne savons pas exactement où nous en sommes"

Pour l’heure, le spectre des criquets hante les agriculteurs argentins, qui ont recours à des méthodes vielles de 200 ans (allumage de feux) pour chasser les essaims menaçants. Les autorités quant à elles sont équipées de «fumigators» : des pulvérisateurs de fumées. Elles ont déjà traité plus de 66 zones dans les provinces nord pour tuer les jeunes criquets qui ne peuvent pas encore voler.

Las, d’autres insectes se cachent dans les forêts denses, qui sont très difficiles d’accès. D’ici une dizaine de jours, ces jeunes criquets devraient grandir d’environ cinq centimètres et seront en état de rejoindre les nuées en quêtes de nourriture. Si cela se produit, M. Quiroga estime qu’il faudra utiliser des avions pour les empoisonner. «Nous ne savons pas exactement où nous en sommes. S’ils volent, cela pourrait être désastreux», a déclaré M. Karnatz, le représentant des agriculteurs.

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