La préférence nationale selon Marcela Iacub : à géométrie variable

Vous connaissez la Franco-Argentine Marcela Iacub ? Juriste, chercheuse au CNRS sur la thématique du droit et de la sexualité, essayiste, ex-maîtresse de DSK dont le roman Belle et Bête relate leurs frasques, la dame réfléchit, et elle le fait savoir dans sa tribune, dans Libération.

Selon elle, si le Front national nourrit des « projets inquiétants » car « populistes », s’il veut mettre en place des mesures « aussi affreuses et désastreuses » que « l’instauration de la peine de mort, l’intolérance par rapport à la religion musulmane, la fermeture des frontières à l’immigration », il en est un dont on parle beaucoup moins et qui, cependant, compromet plus gravement « l’idée démocratique », c’est… « la priorité nationale » !

Et d’expliquer la volonté du FN d’institutionnaliser les inégalités entre Français et étrangers ou entre Français et Français d’origine étrangère. Si, si, elle le sait : c’est exactement « le régime du maréchal Pétain ». Et pire que cela. Pour la dame qui pense comme il faut, le projet frontiste cumule toutes les tares des régimes fascistes – nazisme, fascisme italien, apartheid en Afrique du Sud – tout autant que celles des politiques racistes menées dans les pays démocratiques (ségrégation des Noirs aux États-Unis et colonialisme européen). Elle n’irait pas un peu fort, là, Marcela ?

Surtout, la chercheuse, avant de condamner outrancièrement la priorité nationale, n’a-t-elle jamais entendu parler de la priorité régionale ? Même que cette dernière est souvent défendue par ceux qui honnissent la première.

C’est le cas du Parti communiste réunionnais – européen dans l’âme – qui prône officiellement la priorité locale à l’embauche.

C’est le cas de Christiane Taubira qui, le 20 février 2009, au micro de Jean-Jacques Bourdin, s’ulcérait contre le recrutement, en Guadeloupe et dans sa Guyane natale, de Blancs venus de France ou de Suède au détriment des locaux.

Le cas, aussi, de Ségolène Royal, en 2007, en campagne présidentielle aux Antilles, qui n’était pas en reste à défendre, elle aussi, la préférence régionale dans les DOM.

Mais alors, si on suit leur raisonnement, Marcela Iacub, PCR, Taubira et Royal, dans leur « déni d’égalité », défendraient un projet semblable au projet frontiste ?

Ils sont énervants, à la fin, tous ces bi ou tri-nationaux, quand ce ne sont pas les naturalisés français, qui n’ont de cesse de salir le pays qu’ils ont choisi et grâce à qui ils vivent. La bi-nationale Marcela Iacub devrait, d’ailleurs, balayer devant sa moitié de porte. Car c’est bien son Argentine natale qui, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, a accueilli par milliers nazis, oustachis croates et fascistes italiens, avec la bénédiction de son président. Qu’est-ce qu’elle en dit, hein ?

La vérité, c’est qu’elle est drôlement enquiquinée, la chercheuse Marcela. Quand 73 % des Français ont une vision négative de l’islam et qu’il s’avère inutile de les convaincre de changer d’avis, il devient impératif d’agiter un nouveau chiffon susceptible de les horrifier.

La priorité nationale serait un projet « antidémocratique » et « un régime d’apartheid ». Avec semblables arguments, ce n’est pas gagné…

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