La cession d’actifs afin de combler les pertes
Le groupe pétrolier espagnol Repsol, engagé dans une stratégie de vente d’actifs pour combler les pertes dues à la nationalisation en avril d’YPF en Argentine, a annoncé hier un bénéfice net 2012 de 2,060 milliards d’euros, en baisse de 6,1% sur un an.
La production totale du groupe est en hausse de 11% par rapport à 2011, à 332.435 barils équivalent pétrole/jour, grâce notamment à l’augmentation notable en Bolivie, Libye, Etats-Unis, Espagne et Russie, précise le groupe dans un communiqué.
Son résultat net d’exploitation progresse de 26,6% par rapport à 2011, à 6,956 mds d’euros.
Repsol prévoit de poursuivre sa politique de rétribution des actionnaires avec un «dividende complémentaire» pour l’exercice de 0,50 euro par action.
Ces résultats ont été bien accueillis à la Bourse de Madrid où le titre progressait de 0,37% à 16,155 euros, dans un marché en hausse de 0,27% à 09H15 GMT.
Les résultats du groupe sont toutefois touchés notamment par la décision, en avril, de la présidente argentine Cristina Kirchner de nationaliser 51% de la compagnie pétrolière YPF, contrôlée par Repsol à 57,4%, reprochant au groupe espagnol de ne pas avoir assez investi dans le pays.
Le géant espagnol a donc annoncé par la suite un nouveau plan stratégique, ne pouvant plus compter sur les larges réserves de ses gisements argentins, en particulier celui de Vaca Muerta, découvert en 2011, qui contient l’équivalent de 22,8 milliards de barils de pétrole et que le groupe considère comme la «plus grande découverte de son histoire».
Repsol souligne en contrepartie avoir réalisé en 2012 «l’une des meilleures découvertes au monde, le gisement de Pao de Acucar au Brésil, et d’autres au Pérou, en Colombie et en Algérie».
Ses liquidités disponiblent s’élèvent à 9 mds d’euros, soit «trois fois ses échéances de dette à court terme».
Repsol compte réduire sa dette grâce notamment à la vente, annoncée mardi, d’une partie de son activité de gaz naturel liquéfié (GNL) au groupe pétrolier anglo-néerlandais Royal Dutch Shell pour 6,65 milliards de dollars (environ 5,1 mds d’euros).
Cette opération, non comptabilisée dans les comptes 2012, devrait lui permettre de réduire «de plus de moitié sa dette nette, à 2,2 milliards d’euros», selon le groupe.
Son nouveau plan 2012-2016 prévoit 19 milliards d’euros d’investissements dont 80% dans l’upstream (exploration et production). Le groupe a notamment prévu d’investir deux milliards d’euros au Brésil, où il a réalisé 13 découvertes de pétrole depuis 2008, d’ici 2016.
Mais il prévoit aussi d’investir notamment 2,3 milliards aux Etats-Unis, 1,2 milliard au Venezuela, 400 millions en Russie et 20 millions en Espagne.