«J’ai un maillot de la Nati, mais je ne le porterai pas»

«Mon cœur est déchiré!» Directrice du centre d’études Valais-Argentine à Colon, une ville située à 320 km de Buenos Aires, Silvia Fachini est partagée. Demain, la Suisse sera opposée à l’Argentine en 8es de finale du Mondial. Issue de la cinquième génération d’immigrés du Haut-Valais, elle va passer un moment difficile. La quinquagénaire fait découvrir la culture helvétique et le français aux enfants depuis 26 ans. Elle regardera la seconde mi-temps à l’école, décorée du drapeau valaisan.

«Je serai heureux de toute manière!» Jorge Cergneux, également de Colon, n’appréhende pas trop le résultat. Avec son patronyme bien valaisan et son accent latino, cet homme de 46 ans, qui a étudié dans le Vieux-Pays, se laissera séduire par le vainqueur. Même si, «au départ», il se dit Argentin. «J’ai un maillot de la Nati, mais je ne le porterai pas», ajoute-t-il.

Ailleurs dans le pays, on «espère une surprise», comme l’exprime Berhard Gattlen. Emigré depuis les années 1980 au sud de la capitale, l’homme tient un établissement nommé l’Auberge suisse. Pas de match dans son restaurant. «Je vais aller le voir à Buenos Aires», raconte-t-il en espagnol.

Plus de 300'000 Suisses d’origine – la plus grande diaspora d’Amérique latine – sont établis en Argentine. Beaucoup viennent du Valais. Il n’est pas rare d’y croiser des Germanier ou autres Delaloye. Près de huitante associations cultivent les relations entre leur terre d’accueil et le pays de leurs ancêtres.

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