Federico Martin Aramburú est de retour. Le bouillant rugbyman argentin avait laissé de bons souvenirs aux aficionados du Biarritz Olympique Pays basque. Souvenez-vous, c’était en 2005 et 2006. Le BO avait décroché coup sur coup ses deux derniers boucliers de Brennus. Federico Martin Aramburú qui avait intégré l’équipe en 2004 en provenance du Casi (Club Atlético de San Isidro) n’a pas oublié cette aventure ! Il se souvient notamment du défilé dans la ville sur un autobus à impériale, de l’arrivée devant l’esplanade du casino municipal et de la mairie, de la foule en liesse.
Un an après, le trois-quarts centre ou trois-quarts aile international argentin quittait Aguilera pour deux saisons à Perpignan et deux autres à Dax. « Je faisais les allers-retours depuis Biarritz. J’avais un vrai attachement avec la ville et le Pays basque, dont ma famille est originaire. »
Un ancêtre bayonnais
Petite parenthèse généalogique. En menant des recherches dans les archives, Federico Martin Aramburú a pu remonter jusqu’en 1850. « On retrouve la trace d’un ancêtre, qui était colonel. Il s’est embarqué depuis Bayonne pour l’Argentine avant de s’y installer. J’ai donc des racines dans la région. Il y a 3,5 millions de descendants de Basques en Argentine aujourd’hui. »
Il était donc naturel qu’il revienne aux sources. Après avoir terminé sa carrière professionnelle en Écosse en juin dernier lors d’une finale de la Ligue Celtique entre les Glasgow Warriors et le Leinster, Federico Martin Aramburú - qui a marqué 8 essais pour les Pumas argentins lors de ses 18 sélections - a décidé qu’il était temps de raccrocher les crampons.
« En novembre, j’ai enfin pris ma retraite, après une série de matchs avec San Isidro, mon club formateur. Il est situé dans une ville du grand Buenos Aires, à trente minutes environ du centre de la capitale. En Argentine, le rugby reste un sport un peu élitiste même s’il tend à se démocratiser. Tous les joueurs ont coutume de travailler à côté ou d’étudier. J’étais un peu préparé à une autre vie. »
Et cette seconde vie, c’est dans le tourisme et à Biarritz, que Federico Martin Aramburú a décidé de l’entamer. « J’avais déjà fait quatre ans d’études de droit en Argentine. À Bayonne, j’ai obtenu un nouveau master de management et gestion des entreprises sportives, à l’IUP dirigé par Sophie Herrera. »
Le projet de Federico Martin Aramburú s’appelle Eurolatine. « Il s’agit d’une société dont le cœur de métier est l’organisation d’échanges sportifs et culturels entre l’Amérique latine et l’Europe. J’ai décidé d’établir deux plateformes de chaque côté de l’Atlantique, une à Biarritz et l’autre à Iguazú. Ce site naturel est classé parmi les sept merveilles du monde. C’est un endroit magique. J’ai eu la chance d’y aller pour ma lune de miel. Mais il est peu connu des Européens. »
Un projet bien engagé
Eurolatine qui a désormais un site Internet en trois langues, s’est spécialisée dans les voyages thématiques autour du rugby, du golf, du surf et aussi de la pêche à la mouche. « J’ai plusieurs équipes d’Argentine qui préparent leurs voyages en France avec moi. Et des équipes françaises qui vont tourner en Argentine en 2013, dont Bidart. »
C’est dans ce cadre que Federico Martin Aramburú s’est mis en tête de lancer un pont entre Biarritz et Iguazú. Il a rencontré le maire argentin, qui a trouvé l’idée intéressante. Puis il a convaincu Didier Borotra, maire de Biarritz.
« Biarritz est surtout connue en Argentine par le rugby et dans quelques cercles réduits. Ce projet pourrait améliorer sa notoriété ». Il y a trois semaines, lors du salon Fitur de Madrid, l’un des plus gros du monde sur le tourisme, Federico Martin Aramburú et Didier Borotra ont pu rencontrer le maire d’Iguazú et faire avancer sur le dossier. « Aujourd’hui, nous avons dépassé le stade des intentions. On parle de jumelage. Je suis ravi que ce projet soit si bien engagé. Iguazú va pouvoir profiter du savoir-faire touristique de Biarritz, en particulier pour développer une industrie hôtelière respectueuse de l’environnement, un écotourisme. Et cette expérience va également profiter en retour à Biarritz. »