La jeune fille de 14 ans sera la toute première athlète argentine à participer à une épreuve olympique de hockey sur glace, et l’unique représentante du continent américain dans cette épreuve à Lillehammer. « C’est une grande joie de représenter l’Argentine et une énorme responsabilité. Je suis très fière d’être la seule joueuse de tout le continent. C’est vraiment extraordinaire », dit Iara.
Originaire de Buenos Aires, elle a commencé à patiner dès l’âge de 4 ans et a toujours pratiqué des sports sur patins. Elle s’est ainsi essayée au patinage artistique, mais à 7 ans, elle a commencé à s’entraîner au hockey, passion qu’elle partage avec son père, Dicky, et avec son frère aîné Owen, tous deux hockeyeurs également.
Un mois à peine avant ses premiers pas olympiques, Iara est partie à Montréal au Canada avec toute sa famille pour s’entraîner sur une patinoire olympique similaire à celle de Lillehammer. C’est son père qui l’entraîne, alors que sa mère, Florencia Gutiérrez, qui faisait partie de l’encadrement de l’équipe argentine de planche à voile lors des Jeux Olympiques de 2008 à Pékin, s’occupe de sa préparation physique. « C’est un plaisir d’avoir mes parents pour entraîneurs et c’est extrêmement motivant. Je suis très à l’aise avec eux et ils m’inspirent une grande confiance. »
En juin dernier, Iara a participé à la deuxième édition du Tournoi panaméricain de hockey sur glace dans lequel l’Argentine a terminé quatrième. Même si elle reconnaît qu’elle préfère les sports collectifs, elle se réjouit de participer au concours d’habileté individuel. « Cette épreuve fait la part belle aux techniques spécifiques qui me permettent d’améliorer mon jeu et d’être plus complète. Mes disciplines préférées sont le tir le plus puissant, le tir de précision et la passe de précision, qui sont des compétences que j’utilise toujours en roller hockey. »
C’est assez difficile de jouer au hockey sur glace en Argentine, car il n’existe qu’une seule patinoire officielle qui se situe à Ushuaia, la ville la plus méridionale du pays, à quelque 3 000 km de Buenos Aires. C’est pourquoi, pour contourner cet inconvénient géographique, les joueurs argentins pratiquent plus couramment le roller hockey. « Le roller hockey demande les mêmes compétences que le hockey sur glace, dit le père de Iara. Les seules différences, ce sont la surface de glace et les patins. »
En 1997, Dicky a créé la Fédération argentine de hockey sur glace et de roller hockey (Asociación Argentina de Hockey sobre Hielo y En Línea, AAHHL) qui est devenue officiellement membre associé de la Fédération internationale de hockey sur glace en 1998. Il est actuellement vice-président de l’AAHHL.
« L’AAHHL envisage de construire une patinoire de hockey sur glace à Buenos Aires ou dans sa banlieue. C’est une tâche difficile et cela coûte très cher, mais avec une patinoire couverte, l’Argentine aura la possibilité de participer aux Jeux Olympiques en hockey sur glace. Nos athlètes ont un gros potentiel et pourraient se qualifier pour les Jeux », précise Dicky.
Iara est prête à relever l’un des défis les plus importants de sa carrière sportive jusqu’ici. « Je vais faire le maximum et profiter de cette occasion. J’ai été la dernière athlète à me qualifier, mais j’ai l’impression que mon niveau n’est pas si éloigné de celui des meilleures. D’ailleurs, toutes les joueuses ont des points faibles. Nous sommes très jeunes et nous allons toutes bénéficier d’un très bon apprentissage. »
Iara s’est classée 17e sur 31 concurrentes en juillet 2015, lors du Sommet mondial du concours d’habileté de Vierumaki en Finlande, qui a servi d’épreuve qualificative pour Lillehammer. Elle était la première sur une liste d’attente, et grâce à un petit coup de pouce du destin, elle est à Lillehammer.
« La compétition va être très difficile, mais j’ai beaucoup d’espoirs pour Iara, indique Dicky. Je suis très content que l’Argentine ait réussi à qualifier une hockeyeuse sur glace à des Jeux Olympiques en si peu de temps. C’est un grand exploit et un pas de géant pour la sensibilisation à ce sport dans notre pays. »