L'Argentine compte recourir aux tribunaux internationaux pour obtenir la restitution d'une frégate de son armée, retenue depuis le 2 octobre dans un port ghanéen à la demande de créanciers privés du pays, a annoncé samedi un haut responsable argentin.
"On veut résoudre rapidement cette affaire, mais je pense que nous allons aller devant les tribunaux internationaux, même si cela prend du temps", a déclaré ce responsable, Gabriel Fucks, à la radio FM Blue.
Les vice-ministres argentins de la Défense et des Affaires étrangères, Alfredo Forti et Eduardo Zuain, sont partis vendredi pour le Ghana où ils doivent tenter d'obtenir la récupération de la frégate Libertad.
Ce voilier de trois-mâts, qui sert de navire-école à la Marine argentine, patiente à quai avec plus de 200 hommes à bord depuis le 2 octobre à Tema, le principal port ghanéen à 25 km à l'est d'Accra.
"Il y a un certain espoir que l'affaire puisse se démêler dans un premier temps au niveau politique", a ajouté M. Fuchs.
Le bateau est retenu sur demande du fonds spéculatif NML qui est détenteur de titres de la dette argentine et veut obtenir un remboursement. Le fonds spéculatif avait dans le passé réussi à faire geler brièvement les fonds du Banco Nacion argentin à New York et de l'ambassade d'Argentine à Paris, mais à chaque fois l'Argentine était parvenue à les débloquer en faisant valoir l'immunité diplomatique.
Buenos Aires qualifie d'"usurier" ce fonds qui regroupe des investisseurs privés et dont le siège se trouve aux îles Caïman. Ses créanciers qui réclament quelque 300 millions de dollars, selon la presse argentine, bataillent régulièrement contre l'Argentine devant la justice d'autres pays.
La crise a été provoquée par la décision de la justice ghanéenne de donner suite à un recours du fonds spéculatif. Elle a fixé à 20 millions de dollars la caution pour libérer le bateau.
En défaut de paiement en 2001, l'Argentine a renégocié avec les banques et la majorité de ses autres créanciers 93% de sa dette de près de 100 milliards de dollars. Une partie des autres titres de la dette impayée est aux mains de fonds spéculatifs qui ont refusé les termes (swaps) de la renégociation et veulent récupérer 100% de leurs créances.
De son côté, le Chili a annoncé samedi qu'il enverrait également une délégation au Ghana, car le navire-école argentin a aussi des marins chiliens à bord.
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