Frégate saisie au Ghana: l’Argentine en appelle à l’ONU

La frégate argentine retenue au port de Tema, près d'Accra, le 9 octobre 2012 au Ghana
AFP/Archives - David Adadevoh

L'équipage du Libertad est composé de 326 personnes, en majorité des Argentins, mais aussi huit marins d'Uruguay, 15 Chiliens et d'autres personnels du Brésil, du Paraguay, d'Equateur, d'Afrique du Sud et du Venezuela.

L'Argentine va saisir les Nations unies pour obtenir la libération du navire-école de la Marine Libertad, retenu depuis le 2 octobre au Ghana à la demande d'un fonds spéculatif basé aux îles Caïman, a annoncé samedi le ministre argentin des Affaires étrangères Hector Timerman.

"La présidente (Cristina Kirchner) a donné des instructions à la chancellerie pour transmettre immédiatement sa demande au siège de l'ONU où le Conseil de sécurité se réunira lundi à 10H00" à New York, a indiqué le ministre dans une déclaration lue et retransmise à la télévision.

M. Timerman a également annoncé que la présidente "avait décidé d'évacuer immédiatement la totalité des membres de l'équipage, qu'ils soient argentins ou non, ne laissant à bord que le capitaine et une équipe minimale pour s'occuper de la frégate le temps qu'elle sera retenue dans le port" ghanéen de Tema.

L'équipage du Libertad est composé de 326 personnes, en majorité des Argentins, mais aussi huit marins d'Uruguay, 15 Chiliens et d'autres personnels du Brésil, du Paraguay, d'Equateur, d'Afrique du Sud et du Venezuela.

"Le gouvernement argentin tiendra le gouvernement ghanéen pour responsable de tous les dommages dont pourrait souffrir la frégate", a averti le ministre.

La frégate argentine a été saisie le 2 octobre par les autorités portuaires ghanéennes suite à un recours du fonds spéculatif NML, basé aux Iles Caïman, qui réclame plus de 370 millions de dollars (283 millions d'euros) à Buenos Aires.

Selon M. Timerman, le juge ghanéen avait interdit l'approvisionnement du bateau en combustible, ce qui empêchait la production d'énergie et paralysait notamment le système de lutte contre les incendies.

Devant les protestations du gouvernement argentin, le juge ghanéen a accepté de renoncer à cette mesure mais en posant comme condition que l'Argentine parvienne à un accord avec le fonds spéculatif, a-t-il précisé.

"Cette option est inacceptable pour l'Argentine", a-t-il dit.

"L'intention du juge est clairement d'obliger un pays souverain à négocier avec un groupe dédié à la piraterie", a affirmé le ministre, qui s'exprimait en présence du ministre de la Défense, Arturo Puricelli.

L'affaire a provoqué la démission de deux hauts responsables argentins: la directrice du renseignement militaire stratégique Lourdes Puente Olivera et le chef de la Marine, l'amiral Carlos Alberto Paz, ainsi que le départ de deux autres hauts responsables de la Marine suite à des sanctions: Alfredo Mario Blanco et Luis Gonzalez, "mis en disponibilité" le temps d'établir les responsabilités dans la décision de faire escale au Ghana.

Leave a Reply