En Argentine, la présidence Kirchner minée par l’affaire Nisman

La vie pour Cristina: graffiti en faveur de Cristina Kirchner, le 4 février, dans une rue de Buenos Aires.

Deux semaines après la mort suspecte du procureur Alberto Nisman, et alors que l’enquête piétine, des milliers de personnes ont défilé dans Buenos Aires, mercredi 4 février, pour exiger « la fin de l’impunité ». Parmi elles, des défenseurs des droits de l’homme, dont Adolfo Perez Esquivel, Prix Nobel de la paix, des parents de victimes de l’attentat antisémite de 1994 contre l’Association mutuelle israélite argentine (AMIA) et d’autres affaires récentes, jamais élucidées. Retrouvé le 18 janvier avec une balle dans la tête, le procureur Nisman avait accusé publiquement, quatre jours avant sa mort, la présidente Cristina Kirchner d’entrave à l’enquête sur l’attentat contre l’AMIA, qui fit 85 morts et 300 blessés.

Selon un récent sondage, 70 % des Argentins pensent que la mort du procureur ne sera jamais élucidée et que les responsables ne seront jamais punis. La sensation que l’impunité est de règle en Argentine a été alimentée, ces dernières années, par une série de tragédies sans coupables – l’incendie d’une discothèque en 2004 ou l’accident d’un train en 2012 – et par des scandales de corruption éclaboussant le pouvoir et qui n’ont jamais été sanctionnés.

« Graves anomalies »

L’« affaire Nisman » entraîne une crise politique qui renforce l’extrême polarisation de la société entre partisans et détracteurs de Mme Kirchner. Reste à savoir si elle aura un impact sur le résultat de l’élection présidentielle du 25 octobre. La Constitution ne permet pas à Mme ...

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