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Créé le jeudi 30 janvier 2014 17:52
Publié par Agritel
Alors que l'Argentine brillait récemment par son absence, la combinaison d'effets monétaires et de fin du phénomène de rétention permettent au pays de revenir sur le devant de la scène mondiale des échanges notamment en maïs et en soja.
En effet, après avoir mené une politique interventionniste au cours des 10 dernières années, la Banque Centrale d'Argentine a décidé d'adopter une nouvelle stratégie en laissant sa monnaie se déprécier. Depuis le 1er janvier 2014, le peso s'est ainsi dévalué de plus de 18% face au dollar.
Le taux de change a ainsi franchi le seuil symbolique des 8 pesos pour 1 dollar. Un fait marquant qui rappelle aux opérateurs le mauvais souvenir de la crise économique de 2001, avec en perspective le risque d'une nouvelle accélération de l'inflation. Cette dépréciation de la monnaie argentine a donné un sérieux coup de pouce aux exportateurs locaux, la dévaluation récente rendant leurs denrées particulièrement compétitives.
Le phénomène est d'autant plus remarquable que la rétention observée de la part des producteurs semble se dissiper.
En effet, les agriculteurs se voient dans l'obligation de déstocker avant l'arrivée de la prochaine récolte d'ici mars. Qui plus est, les producteurs argentins doivent actuellement acquitter un impôt, un besoin de trésorerie qui semble également non négligeable dans les décisions de ventes.
Les exportateurs européens de maïs ou de colza se retrouvent ainsi fortement concurrencés, ce qui pèse sur les cours des marchés à terme sur Euronext.
Alors que le Brésil subit également une dévaluation de sa monnaie, cela laisse présager pour le colza des baisses potentielles, à l'approche des récoltes, pouvant aller jusqu'à 40 Euros par tonne.
Alexis Poullain, Agritel
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