Davos : L’Argentine relève le défi d’une nouvelle ouverture sur le …

- Par Hicham Lakhal.
Buenos Aires – L’Argentine, qui vient de sortir d’un processus électoral ayant changé le visage du pays avec l’arrivée au pouvoir du libéral Mauricio Macri, a marqué le Forum économique mondial de Davos d’une participation réussie sous le signe de l’ouverture économique et politique après 12 ans d’absence.
Macri, qui a succédé le 10 décembre dernier à Cristina Fernandez de Kirchner à la tête de la troisième économie d’Amérique Latine, a tenu à prendre part à ce forum en compagnie de son chef de gouvernement, Marcos Pena, de la ministre des Affaires étrangères, Susanna Malcorra, de son ministre de l’économie et des finances Alfonso Prat-Gay, mais aussi de son ancien rival aux présidentielles et chef du “Front du renouveau”, Sergio Massa, ce qui a constitué, selon les observateurs, un signal fort de la volonté du président d’inclure toutes les formations politiques dans la nouvelle orientation qu’a pris le pays.
Lors de ce sommet, la rencontre de Macri avec le Premier ministre britannique David Cameron fut l’un des moments les plus suivis, en ce sens qu’elle a permis, selon les médias argentins, de mettre en avant la possibilité d’ouvrir “un nouveau chapitre” dans les relations entre les deux pays qui se disputent la souveraineté des îles Malouines, sous contrôle britannique depuis 1833.
A l’issue de cette rencontre, le président argentin a exprimé à la presse le souhait de son pays d’établir avec la Grande-Bretagne une relation où “tous les dossiers seront mis sur table”, en soulignant que son gouvernement souhaite renforcer les relations économiques, commerciales et financières et d’œuvrer de concert avec Londres dans d’autres domaines comme le changement climatique, la lutte contre la drogue et la corruption, sans pour autant renoncer à revendiquer la souveraineté des îles Malouines, à 480 kilomètres des côtes sud de l’Argentine.
C’est par ailleurs, la même démarche affichée par le chef du gouvernement argentin, Marcos Pena, qui a estimé que les positions de Buenos Aires et de Londres sur ce sujet sont différentes, mais cela n’empêche pas l’établissement d’”une bonne relation entre les deux pays”.
La rencontre entre Macri et le vice-président américain, Jo Biden, a également été d’une grande importance. A cette occasion, Macri a estimé que les prémisses d’une bonne relation commencent à poindre à l’horizon entre les deux pays, d’autant plus que Washington a exprimé sa volonté de coopérer avec Buenos Aires dans divers domaines, en l’occurrence ceux de l’innovation, de la technologie, de la défense et de la sécurité.
M.Macri a également fait part de son souhait d’établir des relations “mûres et réalistes” avec les Etats-Unis et les deux parties ont également souligné la nécessité de “créer un climat de bon dialogue au niveau de toute la région”, de préserver les “valeurs de la paix” et de contribuer au développement durable de la région.
A cette occasion, le numéro 2 de l’Exécutif US a proposé l’aide de son pays en matière de lutte contre le trafic de drogue, en formant vœu que la nouvelle ère que connaît l’Argentine sous le gouvernement Macri permette au pays de “trouver la voie du développement”.
En plus de l’ouverture politique, l’Argentine a exprimé son vœu d’attirer plus d’investissements et d’encourager les capitaux étrangers à saisir les opportunités offertes par ce pays sud-américain, d’autant plus que le gouvernement a lancé une série de mesures incitatives dont la levée des restrictions imposées en 2011 sur le change des devises.
Pour démontrer qu’une nouvelle ère a bel et bien commencé en Argentine, le président a également tenu une série de rencontres avec les représentants de plusieurs multinationales comme “Shell”, “Total”, “Mitsubishi”, “Google” ou encore “Coca Cola” qui a annoncé son souhait d’investir près d’un milliard de dollars en Argentine au cours des quatre prochaines années.
Dans son message d’investiture, le président Macri s’est engagé à éradiquer la pauvreté, à lutter contre le trafic de drogue, à garantir l’égalité des chances pour tous, à réaliser la justice sociale, à réduire le taux d’inflation et à promouvoir le facteur humain, tout en étant conscient qu’à moins d’une ouverture politique et économique sur le monde, toutes ces promesses ne pourront se concrétiser.
Pour cette raison, les observateurs estiment que Buenos Aires a trouvé réponse à ses attentes lors du Sommet de Davos, ce qui signifie que les prochains jours les multinationales penseront à se tourner vers l’Argentine qui a mis en place tous les ingrédients pour le succès en adoptant la logique des intérêts économiques et de l’ouverture sur le monde et en mettant de côté les différences idéologiques et politiques.


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