Deux ans après la fin des travaux, le cœur de vie du nouveau quartier du Chemin Vert a du mal à attirer. Une supérette, un laboratoire, une orthophoniste, une salle de spectacle et… beaucoup de cellules vides. Revue des forces et faiblesses d’une place où il manque peu de chose, mais quoi ?
Le quartier du Chemin Vert a changé. Sa métamorphose audacieuse est une réussite sur le plan de l’architecture et de la qualité de l’habitat. Mais la vie dans ce quartier dortoir a-t-elle réellement changé ?
1 - Place d’Argentine, c’est où ?
Demandez autour de vous : où se trouve la place d’Argentine ? Succès garanti.
Difficile à trouver, compliqué aussi à quitter. « Il y a un panneau quand on arrive à la médiathèque pour le carré Sam et c’est tout » remarque Marion Chocry, orthophoniste. « C’est un vrai souci pour nous » confirme de son côté Philippe Pajot, biologiste qui ne peut pas faire de pub pour dire qu’il est ouvert. « Même les habitants du Chemin Vert ne savent pas qu’on est là ! »
Même son de cloche chez le gérant du Spar, Thierry Gobert. « La signalétique est insuffisante, le parking aussi… » Les rares places aménagées sont squattées par les habitants, il n’y a pas suffisamment de rotation.
2 - Une population attachante
Un constat unanime. « C’est un quartier populaire et les gens sont très sympas » constate Marion Chocry.
Le laboratoire a rapidement trouvé sa clientèle grâce aux infirmiers du quartier. Mais la clientèle traditionnelle est moins nombreuse que boulevard Daunou.
Philippe Pajot pointe du doigt un problème de sécurité avec la passerelle en bois qui ceinture la place, esthétique certes, mais aussi glissante quand il pleut. « Il y a beaucoup de chutes, une infirmière s’est fracturée le poignet… »
Mais la mauvaise réputation qui colle au Chemin Vert n’est pas là et c’est une bonne surprise.
3 - Activité moyenne
Le chiffre d’affaires n’est pas au rendez-vous. Le plus touché, c’est bien sûr le supermarché. Thierry Gobert a fermé son rayon boucherie il y a un an et licencié une partie de son personnel.
Aujourd’hui, la supérette est tenue à bout de bras par le gérant, son épouse et leur fils. Sept jours sur sept !
« On nous a vendu un quartier animé avec des commerces, des professions libérales, des entreprises. Les cellules sont vides, le magasin est perçu comme une épicerie de quartier de dépannage… » Thierry Gobert se bat comme il peut et traverse une période difficile. « On espère que l’ouverture d’une crèche et l’arrivée de Sopra vont redynamiser le quartier ».
4 - Des souhaits
Que manque-t-il alors pour que la mayonnaise prenne ? Chacun a son idée : café, blanchisserie, salon de coiffure. Un regret pour la nouvelle boulangerie qui s’est créé 200 m plus bas. La faute sans doute à un loyer trop élevé ?
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