Bill Vorn, machines animées pour la "Nuit Industrielle"

Ayant inspiré et conçu la "Nuit Industrielle" prévue samedi entre Martigues et Port-de-Bouc, il est logique de retrouver le théâtre des Salins au coeur de cette soirée événementielle inédite et unique, inscrite à l'agenda de Marseille-Provence 2013. L'idée étant d'associer les industries lourdes situées à l'ouest de l'étang de Berre à la capitale européenne de la culture.

On se doute qu'il n'a pas été aisé d'associer ces sites de production, le projet étant cogité et peaufiné depuis des mois maintenant, pour ne pas dire des années. Mais la greffe a indéniablement pris, si l'on en juge par les visites artistiques et décalées, organisées sur trois sites, et qui affichent complet, les inscriptions, via le site de MP 2013, étant closes. S'il est en effet trop tard pour espérer passer le seuil du complexe pétrochimique de Lavéra ou la centrale EDF de Ponteau à Martigues et l'aciérie d'ArcelorMittal à Fos-sur-Mer, la fameuse "Nuit Industrielle" ne saurait se limiter à ces seuls créneaux horaires désormais inaccessibles.

C'est donc par milliers que les curieux vont se rendre en pays martégal, samedi soir, pour profiter d'une dizaine de manifestations qui, elles, seront encore en mesure de répondre à la demande. À commencer par la batterie de spectacles, de performances et d'installations mises en place, entre 19h et 2h du matin, dans et aux abords des Salins.

C'est dans ce cadre que les Hysterical Machines de l'artiste québécois Bill Vorn occuperont la scène du théâtre, que le public pourra exceptionnellement fouler pour aller à leur rencontre.

Ce plasticien, féru de nouvelles technologies, a développé et fabriqué ces machineries mécaniques articulées, mi-insectes, mi-danseurs, qui se mettent en mouvement dès qu'on les approche.

"Sa venue dans le cadre de la Nuit est pertinente, souligne Annette Breuil, la directrice des Salins, puisque la robotique est désormais présente dans tous les processus de fabrication industrielle. C'est très intéressant que les artistes s'en accaparent". "Et en pervertissent l'usage, rebondit Bill Vorn en souriant. J'ai une douzaine de machines qui tournent ainsi dans le monde. Deux sont en ce moment en Argentine, pour un festival. À Martigues, il y a cinq petites et une grande. C'est la deuxième fois seulement que je présente cette dernière". N'hésitez pas à venir vous frotter librement à ces drôles de machines "qui peuvent fasciner les ingénieurs et les techniciens tout en étant accessibles aux familles, précise Annette Breuil. Les enfants vont adorer".

Patrick Merle


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