Argentine : usure du clan péroniste

Dimanche 27 octobre, trente millions d'électeurs argentins étaient appelés aux urnes pour renouveler notamment la moitié des députés et un tiers des sénateurs. Le parti de la présidente
péroniste Cristina Kirchner a maintenu le nombre de ses députés mais a été désavoué dans son fief de la province de Buenos Aires, où un candidat péroniste qui lui conteste le pouvoir a été
élu.

Ce scrutin avait été précédé, en août dernier, par une élection primaire destinée à écarter les partis ne franchissant pas le seuil de 1,5 %. Les résultats avaient montré un net recul du nombre des
voix du parti de la présidente, le Front de la victoire, recul non confirmé par les résultats de l'élection de dimanche où le Front de la victoire a obtenu plus de voix qu'à la primaire et a maintenu
le même nombre de députés nationaux.

Cependant le dissident péroniste Massa, ancien chef de cabinet de la présidente, s'est fait élire haut la main dans la province de Buenos Aires en dépassant de douze points le candidat péroniste
officiel. Enfin Macri reste l'élu de droite de la capitale. Tous deux se posent en candidats à la succession de la présidente, qui ne peut pas se présenter une troisième fois à la présidentielle de
2015.

Il y a deux ans, Cristina Kirchner avait remporté la présidentielle avec 54 % des voix. Le parti péroniste s'appuie traditionnellement sur un clientélisme en direction des quartiers populaires. Son
goût du luxe, le fait qu'en dix ans elle a multiplié par dix sa fortune, et surtout les mesures d'austérité qu'elle a imposées, ont fait baisser sa popularité. De plus, l'inflation, qui ronge le
niveau de vie des classes populaires, atteint désormais 28 %, ce qui se traduit du côté des classes possédantes par une fuite accrue des capitaux vers l'extérieur.

D'ici l'élection de 2015, la lutte va être âpre au sein du parti péroniste pour savoir qui succédera aux Kirchner. Quant aux travailleurs, il leur faudra continuer de lutter notamment pour les
salaires, comme ils l'ont fait souvent ces dernières années.

Jacques FONTENOY

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