Argentine – Primera Division 2016 : nouvelle transition (2ème partie …

Après vous avoir présenté le nouveau format argentin, l’heure est venue d’entrer dans le vif du sujet avec la présentation des équipes. On commence naturellement par le groupe A, celui de River Plate.

15 équipes vont donc lutter pour l’une des deux places qualificative pour la Libertadores voire, pour certaines, pour la place en finale (ce qui, dans le format actuel revient un peu au même, nous vous le concédons). Cependant, parmi ces 15, on peut distinguer trois groupes.

Ca risque d’être compliqué

S’il est une situation délicate en Argentine, c’est bien celle d’un promu. L’an passé, cinq d’entre eux occupaient l’une des sept dernières places au général. C’est probablement ce qui attend Patronato en 2016. Pour résister, el Patrón fait appel à l’expérience. Celle d’Iván Furios et Ezequiel Garré en défense, ou celle de Fernando Telechea, deuxième meilleur buteur de Primera B l’an passé, devant. Il n’empêche que le tournoi s’annonce bien délicat pour les troupes de Rubén Forestello qui avait pourtant frôlé le miracle avec la Nueva Chicago l’an passé.

On les avait laissés en souffrance lors du dernier championnat, on vous avoue qu’on voit mal comment il pourrait en être autrement cette année. 28e sur 30 – les mauvaises langues diront qu’ils ont pris autant de points qu’ils ont de supporters – Arsenal a vécu une année 2015 des plus compliquée et s’est offert un Verano très animé. Il y a d’abord eu le départ avec les pertes et fracas habituels qu’il cause de Caruso Lombardi (qui, fidèle à ses habitudes, a réglé ses comptes dans la presse), il y a eu ensuite un vaste ménage au sein de l’effectif qui se retrouve désormais totalement chamboulé et qui sera guidé par un « petit » nouveau en Primera Divsion, Sergio Rondina. Dans ce paysage somme toute assez négatif, on notera tout de même qu’el Arse réussit quelques jolis coups sur le marché des transferts comme le fait d’attirer les expérimentés Joaquín Boghossian et autre Jonathan Bottinelli ou de se faire prêter la pépite Leonardo Rolón et l’intéressant Franco Bellocq. Mais un tel remaniement demande une période de mise en route qu’un tournoi court n’offre pas.

Autre équipe en souffrance en 2015, Sarmiento. Jamais véritablement dans le rythme, el Verde a pourtant failli profiter d’un bas de tableau resserré pour jouer un accessit continental. Pour 2016, l’ancien promu s’offre cependant un marché d’été assez intéressant, conservant son ossature et lui adjoignant quelques joueurs confirmés comme Matías Lequi, Emanuel Trípodi ou encore l’ancien parisien Carlos Bueno qui espère bien rattraper le temps perdu à cause d’une fracture provoquée par l’agression d’Agustín Orion en mars dernier.

Autre équipe à avoir vécu une année 2015 agitée, Godoy Cruz. Oublié l’intermède Gaby Heinze, le Tomba donne les clés à Sebastián Méndez, ancien adjoint de Falcioni à Banfield à qui il avait d’ailleurs succédé sur le banc. Sur le terrain, le club perd son meilleur joueur Leandro Fernández, tentera de relancer la carrière de Luciano Abecassis, en manque de temps de jeu depuis plusieurs saisons et réussit pourtant ce qui pourrait être l’un des jolis coups de marché d’été : Santiago Garcia. L’ancien du Nacional, qui avait cartonné à ses débuts au Bolso, sort d’une très belle saison à River Plate (la version uruguayenne bien entendu) et pourrait bien être l’une des belles surprises de l’année.

Après une première moitié de saison passée dans l’anonymat le plus complet, l’Aurinegro avait réussi à se glisser sur le fil dans le wagon des barragistes pour la Sudamericana, parvenant à se hisser en finale. Conséquence, le club de Bahia Blanca conserve son effectif et son staff tout en réussissant à attirer le bahiense Francisco Pizzini qui n’était clairement plus en odeurs de sainteté du côté d’Independiente et qui devrait être le joueur à suivre au sein de l’effectif de Diego Osella. Reste que cela semble bien maigre pur espérer briller.

De son côté, Colón a vécu aussi une année 2015 relativement anonyme, jamais en dehors du dernier tiers jusqu’à l’ultime journée du championnat, arrachant ainsi également une place en Liguilla Pré-Sudamericana et une finale perdue. En revanche, l’intersaison est bien plus animée pour les troupes de Dario Franco avec huit départs et sept arrivées dont celle de Cristian Palomeque, jeune pépite colombienne qui pourrait bien être l’une des belles révélations de la saison.

Après une saison cauchemardesque vécue par un groupe bien trop jeune pour lutter à armes égales avec les autres équipes de Primera Division, Vélez s’attend encore à souffrir. La faute à une politique de recrutement encore bien trop timide qui transforme petit à petit le Fortín en centre de formation de l’élite argentine. Aux côtés de l’ancien Fabián Cubero, 37 ans, et de Leandro Somoza, 35 ans, les arrivées de Cristian Nasuti et Mariano Pavone, 33 ans, viennent apporter un semblant d’expérience à un groupe dont ils sont les seuls trentenaires. Autant dire que le tournoi s’annonce une fois encore compliqué pour un Vélez qui s’en remet à un ancien de la maison Christian Bassedas, pour diriger le tout.

On les attend au tournant

Estampillée équipe la plus « ligue 1 » d’Argentine, Belgrano est devenu en quelques années une valeur sûre du championnat, le pragmatisme de Ricardo Zielinski ayant fait de ses Piratas un habitué des premières parties de tableau. Et encore une fois, Belgrano se montre intelligent sur le marché des transferts. Certes le club perd son joyau Lucas Zelarayán et l’excellent Emiliano Rigoni, mais les Piratas accueillent le toujours buteur Claudio Bieler qui pourrait être associé à l’ancien de la maison, César Picante Pereyra, de retour d’une pige au Pérou. Le club de Córdoba, qualifié pour la prochaine Sudamericana, sera encore difficile à manœuvrer.

Emmené par les Cazares et autres Cuero, Banfield avait ébloui la Primera Division en offrant l’un des plus beaux jeux du pays. Pillé à l’intersaison, le Taladro se retrouve orphelin de ses deux principales armes offensives mais aussi des bases qu’étaient Nico Domingo et Sergio Vittor. Comment résister dans un tel contexte ? Par le jeu répondra Claudio Vivas qui s’appuiera sur l’arrivée d’Hilario Navarro dans les buts pour stabiliser son arrière garde et du duo Brian Sarmiento – Santiago Silva pour redonner de la puissance à son attaque. Reste qu’on attend beaucoup du Taladro.

Après un départ quelque peu poussif, Quilmes a attendu le dernier tiers du championnat et surtout l’arrivée de Facundo Sava pour, au prix d’un sprint massif venir tutoyer le top 10. Malheureusement pour le Cervecero, le faiseur de miracle Sava est depuis parti et c’est avec Alfredo Grelak que la saison 2016 se déroulera avec un groupe fortement remanié. L’ancien joueur de Caen, qui fera ses débuts sur un banc de touche, aura la délicate mission de confirmer les espoirs entrevus l’an passé alors que les messins suivront avec attention le devenir de Federico Andrada.

Même courbe pour le Gimnasia de Pedro Troglio l’an passé. Un départ chaotique, une violente accélération qui a placé le Lobo dans le top 10 et une fin de saison gâchée par une perte en finale de Liguilla pour la Sudamericana. Pour 2016, le Gimnasia perd son meilleur joueur, Nacho Fernández mais se montre malin sur le marché en attirant l’excellent Franco Niell ou encore le toujours propre Enrique Bologna dans les buts. Cette saison s’annonce passionnante pour le GELP qui aura la douloureuse mission que celle de confirmer.

Ils joueront le titre

Si Independiente n’a pas validé son billet pour la Libertadores, il ne le doit pas seulement à un Clásico perdu en guise de finale mais aussi, surtout, au retard pris sous Jorge Almirón. Car depuis l’arrivée de Mauricio Pellegrino, le Rojo est redevenu un sérieux candidat. Les départs des Pisano et autres Mancuello compensés par les arrivées de Rigoni, Leandro Fernández et surtout Germán Denis font du Rey de Copas un sérieux candidat.

Passionnante et dure. Telle est l’année 2016 qui s’annonce pour Central. Formidable surprise du dernier tournoi, les Canallas ont réussi à conserver leur buteur vedette Marco Ruben ainsi que la majorité de leurs cadres, renforçant le tout par l’expérience d’un Mauro Cetto de retour à la maison, celle de Sebastián Sosa dans les buts mais aussi en attirant l’excellent Gastón Gil Romero, longtemps convoité par River et qui va apporter une dose de talent supplémentaire au milieu. Sous la conduite du Chacho Coudet, Central devra gérer la Libertadores mais luttera également pour l’une des deux premières places.

Dauphin de Boca sans forcément briller par son jeu, San Lorenzo s’est décidé à une révolution d’été. Edgardo Bauza parti, l’heure est venue d’offrir à l’un des entraîneurs les plus prometteurs du continent un banc de touche d’un club ambitieux. Avec l’arrivée de Pablo Guede, San Lorenzo entend changer d’image auprès des amateurs de football mais n’oublie pas ses ambitions : le titre et la Libertadores. Pour cela, il s’appuiera sur un groupe peu modifié mais complété d’ajouts intéressants que seront les Pedro Franco, Ezequiel Cerutti, Fernando Belluschi et autres Paulo Diaz. Ne leur reste plus qu’à assimiler rapidement le style Guede.

Après avoir vécu une année 2015 coupée en deux, l’ivresse d’une Libertadores étant suivie d’une fin d’année plutôt moyenne, c’est un nouveau River qui aborde 2016. Non pas seulement parce que le club a laissé partir sa pépite Kranevitter et le meilleur joueur sud-américain 2015 Carlos Sánchez (avant de s’apprêter à voir filer les Barovero, Vangioni et autres Mammana en juin prochain) mais surtout parce que Marcelo Gallardo a réussi à offrir à son groupe un renouvellement de qualité. Nico Domingo, Joaquín Arzura et Nacho Fernández dans le rôle des belles révélations de 2015, Iván Alonso et surtout Andrés D’Alessandro dans le rôle des stars internationales venues porter le mythique maillot rouge et blanc. Si la Libertadores est un des objectifs clairement annoncé par le Millo, el Muñeco n’a pas oublié que le seul titre qui lui manque depuis son retour est un titre de champion. 


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