Argentine : le Parti péroniste en ballotage

Trois candidats étaient en lice pour la présidence, dont Daniel Scioli. Candidat du péronisme officiel et apparaissant comme le successeur désigné de la présidente, il ne s’en est pas moins trouvé en ballotage. Un second tour aura lieu le 24 novembre, qu’il est nullement sûr de gagner.

Le candidat du parti péroniste, au pouvoir depuis 2001, n’a pas pu creuser la différence avec son challenger, Mauricio Macri, héritier d’un grand groupe capitaliste. Et si on compare les 36 % de Scioli au résultat obtenu par Cristina Kirchner en 2011, élue au premier tour avec 54 % des voix, c’est un fiasco.

Si Scioli bénéficie du réseau du parti péroniste qui lui permet de quadriller l’ensemble du pays, son concurrent Macri, qui n’a pas d’appareil, apparaît à une partie de l’électorat comme un homme plus neuf, moins corrompu et moins clientéliste. Ainsi, le parti péroniste avait espéré conserver la direction de la province de Buenos Aires, qui concentre le tiers des Argentins, et dont Scioli était jusqu’alors gouverneur. Un cacique du parti péroniste, Anibal Fernandez, était censé lui succéder. Il a été battu par une jeune candidate de Macri, Maria Eugenia Vidal, ce qui est une claque pour le parti péroniste.

Depuis le début, Macri déclare sans fard qu’il est le candidat d’une politique de droite, propatronale, dénonçant par exemple les aides qui vont aux classes populaires et qui ont permis entre 2001 et maintenant de faire régresser un peu la misère. Scioli, lui, tente de battre le rappel des voix péronistes, en se présentant comme le candidat « des travailleurs et des classes moyennes ».

Le parti péroniste arrivera-t-il à remonter la pente et à rassembler ses électeurs, ou Macri réussira-t-il la même opération que dans la province de la capitale ? En tout cas, la politique que mènera le prochain président est en partie connue. La majorité sortante a laissé quelques dossiers brûlants avec, en tête, le problème de la monnaie, le peso, miné par un double cours de change qui indique qu’il est surévalué d’au moins 30 %. Quelle que soit l’option prise, une dévaluation forte, option Macri, ou plus modérée, option Scioli, ce sont les travailleurs et les classes populaires qui devront payer.

Un autre problème est posé par les « fonds vautours ». Deux jugements qui leur sont favorables imposent à l’État argentin de régler plus d’un milliard à ces fonds spéculatifs, qui ont acheté à très bas prix une part des dettes de l’État argentin.

Autant dire que les travailleurs et les classes populaires ne peuvent attendre du prochain président autre chose que des attaques et un renforcement de la politique d’austérité, auxquels il leur faudra riposter.

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