XV de France: Les Bleus parés pour l’avenir, vraiment?

RUGBY - Philippe Saint-Andr a fait confiance la nouvelle gnration pour la tourne dautomne de lquipe de France

Les petits cochons et les méchants étrangers n’ont donc pas mangé tous les jeunes espoirs du rugby français. Souvent décrié pour sa frilosité au moment de faire confiance aux centres de formation, le Top 14 a été capable de «produire» dix joueurs de moins de 23 ans sélectionnés mardi par Philippe Saint-André pour disputer les tests d’automne de l’équipe de France (Australie, Argentine, Samoa): «Ce sont tous des joueurs à gros potentiel dont on espère qu’ils vont arriver à maturité dans les prochaines années», confie le sélectionneur à propos des Fickou (18 ans, Toulouse), Vahaamahina (21 ans, Perpignan), et autre Martin (20 ans, Toulon), tous convoqués dans l’optique de la Coupe du monde 2015.

Une réglementation efficace

Signe que la règle du Jiff –joueurs issus des filières de formation– qui oblige les clubs français à compter dans leur effectif 50% de joueurs formés au club depuis 2009, commencerait doucement à porter ses fruits malgré ses imperfections? «Il y a forcément un lien de cause à effet reconnaît Thomas Lombard, ancien joueur du Stade Français et aujourd’hui consultant sur Canal +. Une vraie tendance se dégage dans les clubs pour intégrer de jeunes joueurs et ça rejaillit sur les Bleus». Même Toulon et son président Mourad Boudjellal, le premier à critiquer un dispositif jugé coupable d’enrôler «des joueurs alibis à la nationalité bâtarde» s’y est mis cette saison avec Martin, Bruni, ou Gunther. Saint-André, qui réclamait en juin d’aller jusqu’à imposer «50% de jiff sur les feuilles de match» pour œuvrer au rajeunissement de ses cadres, notamment au poste de pilier, doit-il être définitivement rassuré pour l’avenir du rugby français?

Des inquiétudes à long terme

Pas vraiment, si l’on s’en réfère aux statistiques: en 2012, seuls 29 contrats professionnels ont été signés en Top 14 dans le cadre des Jiff, un chiffre à comparer au nombre de joueurs étrangers évoluant dans le championnat de France: 202 cette saison. «On ne peut pas reprocher aux entraîneurs d’aller chercher ailleurs ce qu’ils n’ont pas sous la main défend Lombard. Maintenant je ne pense pas que ce soit un phénomène général.» Pourtant, et c’est le principal effet pervers des Jiff, rien n’interdit aux clubs de former des jeunes espoirs… étrangers, le tout étant qu’ils soient recrutés assez tôt, à l’image de l’ailier du Racing Vakatawa, potentiel international tricolore en juin 2013 après trois ans de présence dans le Top 14. Il faudra alors beaucoup de tact à Philippe Saint-André pour justifier la sélection d’un Fidjien à l’aile à cause d’un règlement censé favoriser l’essor des grands joueurs tricolores de demain.

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