XV de France: bilan de toute beauté, année 2013 de tous les dangers

Le XV de France, très convaincant contre l'Australie et l'Argentine et solide dans l'adversité face aux îles Samoa, a parfaitement rempli sa mission dans le cadre des tournées de novembre, une rampe de lancement idéale pour une année 2013 de tous les dangers.

Les sans-faute du XV de France sont assez rares pour être soulignés. L'équipe de Philippe Saint-André a réalisé le premier carton plein de novembre depuis 2005, à l'époque de Bernard Laporte.

Les Français ne peuvent plus être rejoints par l'Angleterre pour la 4e place du classement mondial de l'IRB et se présenteront avec un rang chèrement acquis de tête de série pour le tirage au sort des poules du Mondial-2015, le 3 décembre à Londres.

Cette insolente réussite mérite d'être relativisée: l'Australie, humiliée au Stade de France (33-6), était privée de nombreux joueurs. L'Argentine, battue à Lille (39-22), était éprouvée physiquement après avoir intégré le Four Nations durant l'été, comme en témoigne la gifle reçue samedi en Irlande (46-24). Et les îles Samoa ont bien failli gâcher la fête samedi au Stade de France en inscrivant deux essais et en poussant les Français dans leurs ultimes retranchements (22-14).

Alchimie

Mais avec ce sans-faute automnal, Philippe Saint-André et ses adjoints Yannick Bru et Patrice Lagisquet tiennent leurs premiers résultats probants, près d'un an après leur intronisation. Le Tournoi des six nations en forme d'hommage aux finalistes du Mondial-2011 (Servat, Nallet, Bonnaire, Harinordoquy, Rougerie...), conclu sur une décevante 4e place, paraît loin. Et la stratégie adoptée lors de la tournée en Argentine, avec l'inclusion de nouveaux joueurs, semble entièrement validée.

L'alchimie de ce groupe des 23, conservé tout au long des trois semaines --une nouveauté par rapport à l'ère Lièvremont-- a semblé fonctionner à merveille entre les trentenaires toujours performants (Mas, Papé, Clerc), les revenants revanchards (Nyanga, Kayser) et la "génération PSA" (Fofana, Maestri, Dulin, Machenaud).

"Le train est parti, ceux qui étaient là pendant trois semaines ont marqué énormément de points. Après, il y avait des blessés, des joueurs qui étaient en méforme. Ca va booster tout le monde. On veut le plus de compétition possible à chaque poste", a résumé Saint-André.

Retour en Nouvelle-Zélande

Le message sera certainement reçu cinq sur cinq par les exclus, qui devront cravacher pour espérer intégrer ce groupe lors du Tournoi des six nations 2013, mais aussi aux jeunes pousses qui ont du se contenter de visiter Marcoussis en début de rassemblement sans jamais apparaître sur une feuille de match: les places seront chères.

La compétition sera d'autant plus aiguisée que 2013 s'apparente à une année de tous les dangers pour le XV de France: un Tournoi des six nations à trois déplacements (Italie, Irlande, Angleterre) avec une première échéance le 3 février au stade Olympique de Rome où s'impatiente déjà l'Italie entraînée par le Français Jacques Brunel, deux ans après avoir battu les Français au stade Flaminio (22-21).

Après cette solide mise en bouche, les Français écriront une nouvelle page d'histoire avec une tournée de juin en Nouvelle-Zélande, un an et demi après la finale de la Coupe du Monde 2011 perdue contre les All Blacks. Trois test-matches attendent les Français aux antipodes avec l'objectif de rééditer la victoire de Dunedin en 2009 (27-22).

L'année 2013 s'achèvera par une série automnale tout aussi explosive avec la réception des All Blacks et de l'Afrique du Sud. A ce stade, après les solides fondations posées en 2012, le XV de France pourra basculer vers le grand dessin du mandat de Saint-André: la Coupe du Monde 2015 en Angleterre.

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