Le régime des droits de plantation est aboli au profit d’autorisations plus souples.
Le secteur viticole européen est prié de produire plus. Non pas qu’il existe la moindre pénurie, la consommation européenne de vin étant stable depuis une quinzaine d’années, mais parce qu’en dépit de la croissance des exportations vers les pays tiers, l’Union européenne cède du terrain sur un marché mondial en pleine expansion, notamment aux Etats-Unis et en Chine.
Jeudi, la Commission européenne a publié une étude qui pointe les opportunités manquées. Depuis 2000, les surfaces viticoles en Europe ont perdu 10,5 %, alors qu'elles ont bondi de plus de 40 % au sein des producteurs du « nouveau monde » : Chili, Argentine, Afrique du Sud, Australie, Nouvelle-Zélande... Pour relancer la production européenne, Bruxelles a publié les modalités du nouveau régime d’autorisation de plantation de vignes dans l’Union. Approuvé à l’unanimité par les Etats membres, il met fin aux anciens « droits de plantation » négociables, qui ont longtemps contraint la production viticole, afin d’éviter les crises de surproduction. Mais la dernière crise globale remonte à 2004 et, selon les experts européens, les risques d’une nouvelle crise sont minimes.
Face aux craintes de certains Etats membres, le secteur du vin va passer sous un régime transitoire avant une libéralisation complète. A partir du 1er janvier 2016, chaque Etat accordera des « autorisations de plantation » gratuites et non cessibles, de manière à augmenter la production de 1 % par an jusqu’en 2030. Libre à chaque Etat membre de freiner les augmentations dans certaines régions fragiles, ou pour protéger des appellations d’origine, pour peu qu’il en attribue davantage ailleurs. Les Etats membres peuvent se saisir de la réforme pour favoriser l’installation de jeunes viticulteurs. Une piste déjà adoptée par l’Espagne.