Viggo Mortensen à l’honneur au Festival de Marrakech

C’est d’abord sur la place Jemaa el-Fna que la star est allée au contact des milliers de Maro­cains accou­rus pour décou­vrir son nouveau film projeté en plein air. Une co-produc­tion franco-maroco-algé­rienne, tourné dans les montagnes de l’At­las : Loin des hommes. D’après une nouvelle d’Al­bert Camus, une histoire de frater­ni­sa­tion au début de la guerre d’in­dé­pen­dance algé­rienne, entre l’ins­ti­tu­teur que joue Viggo Morten­sen, hiéra­tique, et un paysan traqué par les siens qu’in­ter­prète Reda Kateb.

La célé­bra­tion s’est pour­sui­vie ensuite dans le cadre du Palais des Congrès de Marra­kech, Q.G. du Festi­val où c’est à Méla­nie Laurent qu’est revenu le privi­lège de pronon­cer son éloge. Sublime d’un éclat bleu, toute de Dior vêtue, l’ac­trice-réali­sa­trice a prononcé quelques mots bien sentis : « Jouer prend tout son sens quand on pense à vous », souli­gnant ensuite « la géné­ro­sité » et le « besoin d'apprendre » d'un homme, âgé aujourd’­hui de 56 ans, révélé en 2000 par la trilo­gie du Seigneur des Anneaux, qui ne se contente pas d’être acteur, « mais aussi peintre, musi­cien, poète… ». Dans l’après-midi, il avait accordé à Gala une brève inter­view.

Gala : Quel est le réali­sa­teur qui vous a donné la confiance néces­saire pour deve­nir l’ac­teur que vous êtes aujourd’­hui ?

Viggo Morten­sen : Oh, il y en a de nombreux (Brian de Palma, Ridley Scott, Jane Campion, ndlr). Mais si je ne dois en citer qu’un, je dirais David Cronen­berg avec qui j’ai tourné deux fois : A history of violence (2005) et Les promesses de l’ombre (2007).

Gala : Vous avez une grande admi­ra­tion pour Albert Camus dont votre nouveau film Loin des hommes est inspiré. Expliquez-nous.

V.M. : Je n’ai pas attendu ce film pour l’ap­pré­cier, je l’ai étudié à l’uni­ver­sité. Mais il y a toujours eu chez Camus une foi en des valeurs morales qui me semblent univer­selles.

Gala : Où avez-vous appris à manier aussi bien le français ?

V.M. : A l’ado­les­cence, lorsque mes parents se sont sépa­rés, nous sommes allés vivre dans le nord de l’Etat de New York, près de la fron­tière cana­dienne, où on écou­tait les radios québé­coises. C’est d’abord venu comme ça.

Gala : Vous êtes une star dans le monde hispa­nique aussi de par votre enfance passée en Argen­tine. Vous avez tourné égale­ment en Espagne. Une chance de vous y revoir ?

V.M. : Le cinéma en Espagne traverse une mauvaise passe depuis que le gouver­ne­ment a coupé de manière dras­tique le budget de la culture. Il n’y a pas de grands nouveaux cinéastes en Espagne, mais les gens de l’in­dus­trie se démènent pour­tant pour faire des choses inté­res­santes, avec peu de moyens mais avec de l’in­gé­nio­sité. En Argen­tine, cette aide publique demeure.

Gala : Vous êtes fan de foot. Vous portez volon­tiers les couleurs de votre club fétiche, Le San Lorenzo d’Ar­gen­tine qui, dans quelques jours, jouera la finale du Mondial des Clubs. Vous comp­tez reve­nir au Maroc pour l’oc­ca­sion ?

V.M. :  Je vais reve­nir pour l’oc­ca­sion, oui. J’ai une autre équipe de cœur qui est le Real Madrid: elle est la seule dont j’ac­cep­te­rai la victoire face à San Lorenzo. On verra bien !

Crédits photos : Didier Baverel

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