Une enfance clandestine sous la dictature argentine

Dans « Enfance clandestine », le réalisateur Benjamin Avila fait le récit d’une famille d’opposants argentins contrainte de mener une double vie sous la dictature.

Enfance clandestine, la double vie d'une famille d'opposants sous la dictature argentine.

Enfance clandestine, la double vie d’une famille d’opposants sous la dictature argentine.

De 1976 à 1983, l’Argentine a connu ses années noires avec la dictature militaire dirigée par le général Jorge Rafael Videla. Cette période est peu connue en France. Pourtant, la répression qui s’est abattue sur les Argentins a fait 30 000 disparus (los desaparecidos), 15 000 fusillés, 9 000 prisonniers politiques. 500 bébés des « desaparecidos » auraient été volés et élevés par des familles proches des militaires.  Les « Grands-mères de la place de Mai » continuent à manifester pour rappeler à l’opinion argentine ces vols de bébés dont seuls 107 ont été retrouvés et identifiés. Cette sombre période marque le point de départ du film de Benjamin Avila.

Insouciance à l’école, la peur au ventre à la maison
Basée sur des faits réels (la vie du réalisateur ?), l’intrigue se passe en 1979, trois ans après le coup d’Etat de Videla. Après des années d’exil, un couple et leurs deux enfants reviennent à Buenos Aires, sous une fausse identité. Ce sont des membres actifs de l’organisation des Montoneros, en lutte contre la dictature et pour le retour de Perón au pouvoir.  Sous un nouveau nom les parents militants peuvent ainsi se mener à leurs activités clandestines.
Pour éviter tout soupçon, leur fils, le petit Juan devient Ernesto pour ses nouveaux camarades d’école.  On suit le quotidien de cette famille dans les yeux du garçon, écartelé entre son envie de mener une enfance normale et la peur constante d’être traqué et percé à jour. Premiers émois amoureux, insouciance de l’enfance face à la réalité de la dictature qui peut tout faire basculer.

On rit, on pleure aussi dans ce film qui témoigne sans mièvrerie de la tragédie dont ont été victimes des milliers de familles et dont certaines demandent encore réparation, sinon une reconnaissance.
En juillet 2012, une première victoire leur a été rendue avec la condamnation de Videla à 50 ans de prison pour la planification  des vols de bébé.

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Pratique. Enfance clandestine, de Benjamin Avila. 1h50. Drame. Espagnol, argentin, brésilien.

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