Dimanche, en fin d’après-midi, le Théâtre de Valère à Sion sera entraîné par les guitares et bandonéons du tango moderne. Accompagnée par cinq musiciens de talent, la chanteuse argentine Maria de la Paz va réveiller les passions déchaînées, chères à la musique latine.
Et ce, sur les textes engagés de feu Astor Piazzolla, l’un des maître du genre. «Le tango touche de nombreuses cultures et Piazzolla avait un sens militant inné. Sa musique dépasse les frontières», explique l’artiste originaire de Buenos Aires et qui vit depuis plusieurs années à Lausanne, une ville dont elle est tombée amoureuse. «Il y a une certaine fluidité en Suisse qui me permet d’être calme et de m’exprimer. Mais j’ai besoin de retourner toutes les années en Argentine pour garder le lien», dit-elle avec son accent du sud. Un lien qui lui permet de revenir aux sources de sa musique, un style hybride entre les chants folkloriques populaires et le tango. Mais aussi une relation durable qui lui permet de se rapprocher de Piazzolla – et d’autres artistes de sa terre natale – qu’elle reprend dans son nouveau spectacle.
Spectacle né à Monthey
«Preludio para el año 3001» – traduisez les préludes de l’année 3001 en français – a été imaginée en partie lors d’une résidence au Crochetan à Monthey, sous le regard complice du metteur en scène de cette performance colorée, Lorenzo Malaguerra, également directeur des lieux. «Piazzolla est une légende en Argentine et j’ai mis du temps avant d’oser explorer son répertoire. Mon père m’a poussée et finalement je me suis connectée à sa musique, à son tango.»
D’artiste à artiste, Maria de la Paz et feu Astor Piazolla communiquent en arpège. «Il nous invite à assumer notre folie amoureuse ou à affronter nos peurs et nos préjugés. Cela fait encore écho de nos jours», mentionne celle qui a fait un tabac lors de la première au théâtre de Meyrin en novembre dernier. Plusieurs dates sont prévues pour la saison 2016, ainsi qu’en 2017.
Sensualité des notes
Car ces 90 minutes de concert plongent le public au cœur de la torride Buenos Aires, à travers un voyage musical guidé par l’une des figures marquantes du tango. Sur son site, Maria de la Paz va plus loin lorsqu’elle décrit les morceaux de son «mentor», parlant d’une croisière outre-tango, tant l’œuvre de Piazzolla est diverse. Le génie de la moitié du XXe siècle a d’ailleurs très souvent été critiqué par les puristes du genre. La chanteuse vous explique les anecdotes dans une lettre qu’elle lit à son public.
Envoûtante et suave, Maria de la Paz chante Piazzolla avec passion. Elle se produit pour la première fois dans la capitale sédunoise. Une occasion pour les «tangueros» à ne pas manquer. jade albasini
Maria de la Paz canta Piazzolla, dimanche 17 janvier à 17
h au Théâtre de Valère à Sion. Infos et réservations: 027
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45
61 et ww.theatredevalere.ch