L’accent chantant et le regard ténébreux. L’Argentin Herman Ameijeiras est de ceux qu’on imagine bien dans un décor chaud et ensoleillé. Mais cette situation serait bien trop clichée pour ce photographe amoureux des voyages. Son dernier coup de foudre en date : Roubaix. Une ville souvent décriée et loin d’être glamour. Qu’importe, pour Herman Ameijeiras, «
la poésie est partout
». «
Je suis fasciné par Roubaix. Il y a une vitalité, parfois dure, mais son potentiel est énorme !
»
Celui qui ne se définit surtout pas comme un artiste ne veut pas cacher les voitures brûlées ou les dealers. Mais il n’oublie pas non plus l’architecture magnifique et les paysages automnaux qui lui coupent le souffle. À travers ses photos, il souhaite transmettre une réalité. Jamais négative. «
Roubaix, c’est une marque négative. J’ai envie de lutter contre cette idée établie.
» Pour lui, «
la dégradation, c’est aussi le commencement d’une renaissance
».
« C’est chaotique, sale parfois, mais c’est fascinant »
Arrivé ici par hasard après avoir vécu deux ans à Lille avec sa femme et son fils, Herman a l’impression de retrouver une certaine chaleur auprès des Roubaisiens. «
Ce mélange de cultures, de religions. Cette diversité économique, architecturale. Ces lumières qui peuvent changer quinze fois par jour. C’est chaotique, sale parfois, il faut le dire, mais c’est fascinant.
» L’Argentin ne tarit pas d’éloges sur sa nouvelle ville d’adoption.
Et son regard, il a voulu le partager. Sur Facebook d’abord puis sur Twitter, et toujours en images. «
J’ai peur de faire des fautes d’orthographe en français, alors mon langage, ce sont les photos.
» Des moments de vie parfois drôles, parfois violents, qui à eux tous construisent un monde.
Ces instantanés ont été repérés par le gérant de la coopérative Baraka. Le photographe aux 4110abonnés Twitter va donc présenter sa première exposition à partir de ce mercredi (lire ci-dessous). «
J’ai eu l’occasion de publier des clichés dans des magazines pour lesquels je travaillais mais aujourd’hui je réalise plutôt des documentaires.
» Lui qui se contentait très bien des publications sur les réseaux sociaux avoue : «
Exposer mes photos à la Baraka sera un moyen de partager encore plus.
»
Dans quelques années, Herman Ameijeiras retournera sûrement en Argentine avec sa famille. Mais, pour l’instant, l’appareil photo toujours en poche, il profite de son autre voyage… à Roubaix.
Découvrir ses photos sur sa page Facebook et/ou son compte Twitter.