Avec notre correspondant à Buenos Aires, Jean-Louis Buchet
« Une très bonne nouvelle, vraiment, nous réunit aujourd'hui. Nous en attendons beaucoup d'autres, parce que nous avons la foi, en nous-mêmes et dans les autres », c'est par ces mots que la présidente de l'association, Estela de Carlotto a débuté cette présentation, emplie d'émotion.
Mardi soir, au siège des Grands-mères de la place de Mai, le 119e petit-fils récupéré par la présidente de l'association Estela de Carlotto, a été présenté à la presse. Il s'appelle Mario Bravo, et c'est bien lui le héros du jour.
« J'ai eu, grâce à Dieu, la chance de retrouver ma mère. Alors, pourquoi ne pas prendre le relais, parce qu'il en manque beaucoup, malheureusement », a confié Mario Bravo. Habitant un village de la province de Santa Fe, Mario, aujourd'hui un homme de 38 ans, a passé une enfance heureuse avec ses parents adoptifs dont il ne pense pas qu'ils aient été complices des militaires qui l'ont arraché à sa mère après qu'elle eut accouché en captivité.
Maman en vie
Mais un jour, il a eu des doutes sur ses origines et il est allé voir les Grands-mères. Une prise de sang a confirmé qu'il était le fils de Sarah, libérée après sa détention et qui recherchait aussi le bébé qu'on lui avait volé. Marié et père de deux enfants, Mario découvre aujourd'hui qu'il a six frères et seize neveux.
C'est le cinquième sur 119 petits-fils récupérés par les grands-mères, dont la maman est en vie. Les recherches continuent pour les quelque 380 qui n'ont pas encore été identifiés.