Des manifestants portent une photo du juge Griesa lors d'une manifestation à Buenos Aires le 8 août 2014
Photo : Reuters/Enrique Marcarian
L'Argentine pourrait être accusée d'outrage au tribunal si les autorités du pays continuent de publier des déclarations « fausses et trompeuses », a déclaré le juge américain responsable de l'épineux dossier, Thomas Griesa.
Le pays sud-américain a mis en doute avec virulence l'indépendance de la justice américaine dans le cadre du litige sur la dette qui l'oppose à des fonds spéculatifs.
Dans un avis de deux pages de publié jeudi dans le New York Times et le Wall Street Journal, le gouvernement argentin a qualifié les jugements de M. Griesa d' « erronés et inappropriés ». Buenos Aires y conseillait notamment à ses créanciers d'envisager « les actions pertinentes pour faire valoir leur droit, tant que seront retenus de manière indue les fonds qui leur appartiennent ».
Le juge Griesa a suspendu tout remboursement de dette souveraine de l'Argentine transitant par la place financière de New York tant que le pays n'aurait pas payé 1,3 milliard de dollars à des fonds que Buenos Aires qualifie de « vautours ». Les agences de notation ont déclaré l'Argentine en « défaut de paiement partiel » à la suite de cette décision.
Le ministère argentin de l'Économie a dénoncé vendredi dans un communiqué les « nouvelles pressions et contradictions » du juge et affirmé que l'Argentine maintenait sa position.
Par ailleurs, les États-Unis estiment que ce contentieux ne relève pas de la Cour internationale de justice de La Haye, a rapporté un porte-parole du Département d'État sous le couvert de l'anonymat.
L'Argentine avait demandé jeudi à cette plus haute juridiction des Nations Unies d'entamer des poursuites contre les États-Unis, affirmant que Washington a violé sa souveraineté et son immunité judiciaire. La Cour avait toutefois prévenu qu'aucune suite ne serait donnée tant que Washington n'aurait pas admis la compétence du tribunal dans cette affaire.