Mardi, le dollar cotait à 6,1 pesos, mais le touriste argentin en partance pour l'Europe ou un autre pays devra débourser 8,3 pesos pour chaque dollar, selon le bulletin officiel publié mardi.
L'Argentine a instauré en 2011 un sévère contrôle des changes, constatant une forte diminution de ses réserves en devises.
Outre le nouveau taux de change, la réforme annoncée mardi prévoit que la taxation sur les achats effectués hors d'Argentine avec une carte bancaire passera de 20 à 35%.
Le surcoût généré par les achats à l'étranger peut être récupéré auprès du fisc lors de la déclaration d'impôt sur le revenu, mais de nombreux revenus n'étant pas déclarés, dans les faits, peu d'Argentins réclament ces sommes à l'administration fiscale.
La taxation des achats par carte bancaire a été étendue au taux de change du dollar, une première.
Un marché noir de devises a vu le jour en Argentine: un troisième taux de change est proposé aux détenteurs de dollars, à un peu plus de 9 pesos, alors qu'il avait atteint 10 pesos il y a quelques semaines.
«Il y a une fuite de devises qui se fait par le biais d'opérations touristiques. Nous devons être prudents en ce qui concerne l'administration des réserves», a déclaré mardi le chef du gouvernement, Jorge Capitanich.
Au cours des dernières semaines, l'écart entre le taux officiel et le taux du marché noir a nettement diminué, passant de 4 à 3 pesos.
En quête de devises, M. Capitanich a appelé lundi les producteurs de soja à vendre leurs récoltes sans attendre et de ne pas spéculer. L'agriculture est la première source de devises du pays.
Les réserves de devises de l'Argentine ont dangereusement baissé, passant d'un record de 52 milliards de dollars en 2010, à 32 milliards aujourd'hui.