Par S. Joncquez
Il n’en est plus à son coup d’essai. À 40 ans tout rond, Jérôme Classe filme depuis son plus jeune âge. Sa dernière réalisation, L’Ombre des origines, il l’a tourné en novembre, décembre et janvier derniers du côté de Quimper, Brest et Audierne. « J’ai montré les photos de repérage à une Argentine qui vit aujourd’hui à Penmarc’h. Elle m’a indiqué quels lieux étaient susceptibles de ressembler à ce que l’on peut trouver à Buenos-Aires. »
Enfants volés
L’histoire qu’il raconte ici n’est pas des plus glorieuses pour le régime de l’époque, la dictature militaire de Jorge Rafael Videla : celle des enfants volés. « Ce sujet m’est venu quand j’ai eu mon premier enfant. » Il y a huit ans. Pour diverses raisons (technique et financière), il ne peut faire avancer son projet. « C’était en 2006, l’année de la commémoration des 30 ans du début de la dictature en Argentine. » Finalement, le tournage débutera en novembre dernier, « mois où l’on fêtait le 30e anniversaire de la fin du régime ! », s’amuse le réalisateur quimpérois. Il y a parfois de curieuses coïncidences, se dit-il.
Pour cette réalisation, il a fait appel à 22 acteurs. Tous bénévoles. Parmi eux, on retrouve l’une de ses actrices fétiches, Khadija. Mais aussi, une “petite” nouvelle : Delphine Jory, connue sur les réseaux sociaux sous le nom de Ladyblogue. « Je ne la connaissais pas. J’ai vu une photo d’elle je ne sais pas trop où. » Pas sur la “toile” en tout cas, Jérôme Classe n’étant pas un grand adepte. Elle convient parfaitement à ce qu’il recherche : le visage d’un enfant volé qui apprend, à l’âge adulte, sa condition.
Pour le réalisateur, pas question de dénoncer quoi que ce soit dans son film de 33 minutes (« 25 mn pour la version festival »). « J’avais envie de parler d’un sujet dont on ne parle quasiment jamais. »
Le montage finalisé récemment, il l’a proposé au réseau des festivals, comme celui des minorités de Douarnenez. Peut-être pourrez-vous alors le voir. Sinon, un DVD sera édité courant juin.
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