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« Sud Ouest ». Quelle est votre impression après cette tournée de l'équipe de France ?
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Thomas Castaignède. On a vu une belle deuxième période face aux Fidji (40-15), un match réussi contre l'Australie (29-26) et c'est vrai qu'on est tous déçus au vu de cette dernière défaite. Mais on sent quand même que les Argentins, à chaque fois qu'ils jouent contre nous, ils parviennent à mettre ces 10% supplémentaires qui font la différence. Ils nous connaissent bien. Ils ont eu beaucoup de réussite au pied, mais la réussite, ça se provoque. Ils ont mis en place tous les ingrédients pour nous battre. C'est dommage de terminer comme ça.
Philippe Saint-André a qualifié dimanche le bilan de la tournée d'automne de "très positif". Qu'en pensez-vous ?
On ne peut pas se satisfaire de cette défaite face à l'Argentine, surtout après tous les espoirs nés du match face à l'Australie. On avait montré énormément d'envie, des choses intéressantes, avec des joueurs très impliqués. On avait senti que le doute que l'on avait vu pendant la tournée d'été s'était un peu dissipé. De nouveaux joueurs ont apporté beaucoup de fraîcheur, de rigueur. Thomas, Spedding, Kockott, Dumoulin : on va pouvoir s'appuyer sur eux pour la Coupe du monde. Mais on a toujours du mal à véritablement enclencher cette marche avant.
Que vous inspire le prochain Tournoi des Six Nations ?
Le Tournoi va être compliqué. On va en Angleterre, en Irlande, qui vient de faire 30 premières minutes magiques contre l'Australie, après avoir battu l'Afrique du Sud. On sent qu'il y a un nivellement de toutes les équipes derrière la Nouvelle-Zélande. Et peut-être affiche-t-on un petit retard… Pourquoi l'Argentine progresse-t-elle ? Car elle joue le Four Nations. Je pense que jouer face aux Fidji, c'est bien, mais c'est une erreur stratégique. Il vaudrait mieux jouer plus souvent contre les Néo-Zélandais, et pas forcément en fin de saison, quand on arrive avec une équipe sans nos meilleurs joueurs. À mon avis, le rugby français pâtit un peu de tout ça et, bien sûr, toujours de ces problèmes de calendrier.
La Coupe du monde est dans dix mois. La France peut-elle la gagner ?
(il réfléchit) On veut tous y croire, en tout cas. Des nations majeures, c'est la seule qui ne l'a jamais été. Lors de la Coupe du monde précédente, on aurait mérité de l'être, alors que c'était difficilement imaginable au début de la compétition. Donc tout est possible. Je pense que le rugby français est à un tournant et que si on n'arrive pas à être champion du monde cette fois-ci, il faudra se poser les vraies questions.