Il va sûrement penser durant longtemps à sa mauvaise gestion du tie break du deuxième set. Ou aux quatre occasions non concrétisées de prendre le service de Juan Martin Del Potro pour mener 5-3 dans la dernière manche. Ou encore à sa seule et unique balle de match effacée, à 5-4, par un superbe ace de l'Argentin.
En énumérant toutes ces occasions manquées, ou gâchées, Michael Llodra a trouvé les raisons de son échec à l'Open. Mais le Parisien ne nourrit absolument aucun regret ! "C'est toujours frustrant de perdre si proche du but, mais je n'ai pas de regret à avoir, assurait Llodra, vainqueur ici-même en 2010. Il n'y a rien à dire... Tu sens que le mec est en confiance, il joue très bien. Malgré tout, je le pousse dans ses derniers retranchements. Donc ça reste quand même un très bon match. Quand je regarde les stats', c'est un petit miracle qu'il ait gagné. C'est frustrant et à la fois encourageant. J'ai pris énormément de plaisir à jouer ce match, alors la défaite est presque anecdotique."
Entreprenant dès le début du match, Llodra a étalé ses qualités de véritable attaquant, n'hésitant pas à monter au filet. À la volée, il y en a peu comme lui. Et quand il retourne comme il a su le faire à des moments importants, il est capable de renversements de situation incroyables.
"J'ai eu tellement d'occasions..."
Après avoir remporté le premier set en volant le service de Del Potro à 5-3, Llodra s'est battu comme un beau diable dans la deuxième manche. Mais des problèmes - inhabituels - au service lui ont coûté le tie break (10 doubles fautes au total). "J'ai été obligé de forcer un peu mes zones, avoue-t-il. J'ai eu tellement d'occasions... Je ne les saisis pas. En indoor, ça se joue à rien, il faut saisir les 'occases'."
Llodra restera donc comme le héros malheureux de l'un des sommets de cette semaine. Une intensité maximale, une indécision poussée à son paroxysme, des jolis coups, des renversements de situations... Ce remake de la finale de 2012 a tenu toutes ses promesses. Et malheureusement, le dénouement est identique à l'an dernier. Tenant du titre ici à Marseille, l'Argentin surfe sur une vague emplie de succès et de réussite.
"Un match extraordinaire"
Vainqueur du tournoi de Rotterdam la semaine passée, le 7e joueur mondial entrait en lice hier soir. Il semble avoir les qualités requises pour triompher à nouveau dimanche, s'il monte en puissance. "C'était un match extraordinaire, reconnaissait le géant (1,98m) de Tandil. Llodra a réalisé des volées fantastiques ! Il m'a fait énormément courir et m'a obligé à beaucoup défendre. C'est un réel bonheur pour moi de venir défendre mon titre, mais ce n'est jamais simple d'affronter un Français devant son public."
Gilles Simon, qui se dresse sur sa route ce soir, aura bien besoin du soutien des spectateurs du Palais des sports pour essayer de déboulonner l'Argentin.
Del Potro dit toujours non à la Coupe Davis
Voilà une nouvelle plutôt bonne pour l'équipe de France de Coupe Davis : Juan Martin Del Potro a confirmé hier qu'il ne participerait pas à la rencontre Argentine-France qui aura lieu du 5 au 7 avril prochain à Buenos Aires. "C'est sûr à 100%, a dit l'Argentin, cité par RMC Sport. C'est une décision que j'ai prise en décembre, j'ai envie de poursuivre d'autres objectifs."
L'Argentin reste donc sur sa position et le mystère demeure entier sur la raison de cette absence du leader de l'équipe nationale. Cherche-t-il à se préserver physiquement ? Est-il en conflit avec le capitaine Martin Jaite ou avec le joueur David Nalbandian ? Toujours est-il que les Argentins n'auront pas toutes leurs armes dans ce quart de finale. La France a donc un peu plus de chances de se qualifier même si l'adversaire restera très fort, avec notamment Juan Monaco (N.15), Horacio Zeballos (N.41), Carlos Berlocq (N.77) et Nalbandian (N.78).
Benoît Gilles