Sdis 82 : solidarité avec les pompiers argentins

10 sapeurs-pompiers argentins sont morts lors d’une intervention le mois dernier mais nombreux ont été sauvés par les casques offerts l’an dernier par le Sdis 82. De nouveaux matériels vont bientôt être acheminés vers la caserne de la Vuelta de Rocha à Buenos Aires et un partenariat est à l’étude.

Le 5 février dernier, une douzaine de sapeurs-pompiers argentins ont eu la vie sauve grâce à des casques offerts par le Service départemental d’incendie et de secours (Sdis) de Tarn-et-Garonne. Lors d’une terrible intervention sur un entrepôt en feu dans un quartier au sud de Buenos Aires, un pan de mur s’est écroulé sur les sapeurs-pompiers qui intervenaient (voir encadré ci-dessous). Le bilan est dramatique : 10 hommes sont morts dont la plupart trop mal équipés pour se protéger. «Lors d’un de mes voyages en Argentine, j’ai rencontré les pompiers de la caserne de la Vuelta de Rocha et j’avais été choqué par la légèreté de l’équipement dont ils disposent pour intervenir, se souvient Jean-Michel Baylet, président du conseil d’administration du Sdis 82. Sans parler de leurs vieux camions américains des années 60, ils n’ont pas de bottes, pas de vestes qui résistent au feu et encore moins des casques pour intervenir. De retour en Tarn-et-Garonne, je leur ai immédiatement envoyé du matériel réformé du Sdis 82. Nous n’avons malheureusement pas pu équiper toute la caserne et le drame qu’ils viennent de connaître me révolte.»

Un jumelage envisagé entre le Sdis 82 et la caserne de la Vuelta de Rocha

Sur les dix pompiers qui sont décédés dans cet incendie, deux (âgés respectivement de 25 et 36 ans) étaient de cette caserne et pères d’enfants qui viennent à Casa Rafael, fondation hébergée dans cette caserne qui offre ses services depuis février 2006 à une population de quelque 200 enfants et adolescents qui vivent dans l’une des zones les plus marginalisées du quartier de La Boca, à Buenos Aires. Christine Pintat, présidente de cette fondation témoigne : «Trois jours avant l’incendie, Nora Ambrosi, mère de Facundo Ambrosi, le pompier qui est décédé la semaine passée des suites de ses blessures, me commentait que compte tenu de l’état de leur matériel, ils préféraient aller au feu avec la tête qu’avec le corps car seuls les casques reçus de France étaient pour eux une protection. Cette observation m’avait paru un peu exagérée sur le moment mais m’a ensuite été confirmée par les faits et par les dires d’autres pompiers ayant participé à l’extinction de cet incendie.»

Depuis cette catastrophe, le Lieutenant-colonel Sébastien Vergé, directeur du Sdis 82 prépare de nouveaux cartons de matériels à envoyer en Argentine. «Nous préparons des colis de vestes et pantalons ignifugés, de bottes en cuir, du petit matériel… tous ces articles sont réformés et ne nous servent plus. Mais je peux vous assurer qu’ils sont encore en très bon état comme les 14 casques que nous avions envoyé il y a tout juste un an.» Un jumelage est même à l’ordre du jour entre le Sdis 82 et cette caserne située au cœur de l’une des parties les plus difficiles du quartier historique de La Boca appelée populairement «Barrio Chino». L’idée serait de faire venir en stage d’observation des sapeurs-pompiers argentins voire même envoyer là-bas des équipes tarn-et-garonnaises pour échanger sur les techniques d’interventions. Les candidats au voyage devraient être nombreux…


Un incendie dramatique qui a profondément marqué l'Argentine le mois dernier

Le 5 février dernier, 10 pompiers sont morts écrasés par l’affaissement d’un mur, alors qu’ils tentaient de maîtriser un violent incendie qui ravageait un entrepôt de Buenos Aires. Alors que la façade du bâtiment menaçait de s’effondrer depuis plusieurs minutes, les pompiers tentaient d’ouvrir une porte métallique pour se rapprocher du foyer. C’est alors que la façade de briques de sept mètres de haut s’est abattue sur les sauveteurs.

L’incendie s’est déclaré en matinée peu après 8 heures et a totalement détruit une section de l’entrepôt datant du XIXe siècle, où étaient stockées des archives bancaires, dans le quartier de Barracas. Le feu a pris pour une raison inconnue mais serait bien d’origine criminelle selon les premières constatations des enquêteurs.

Parmi les victimes figure la sous-inspectrice Anahi Garnica, fille et femme de pompiers, et première femme, en 2003, à intégrer le département des pompiers de la Police fédérale argentine. Parmi les nombreuses casernes à être intervenues, les pompiers volontaires de la Vuelta de Rocha de La Boca ont payé un lourd tribut perdant deux éléments dans l’effondrement du mur.

Le gouvernement argentin avait alors déclaré deux jours de deuil national en hommage aux victimes.

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