Salta (Argentine) – Dakar: Acciona à mi-chemin de son pari 100 …

Salta (Argentine) - Première voiture 100% électrique au départ du Dakar il y a un an, Acciona est à mi-chemin de réussir en 2016 son pari un peu fou: devenir le premier véhicule de ce type à venir à bout des plus de 9.000 kilomètres du plus difficile des rallyes-raids.

Après six jours de course plus un prologue, soit un total de plus de 5.000 kilomètres parcourus, la voiture N.369, sponsorisée par Acciona, géant espagnol des énergies renouvelables et du BTP, est toujours en lice à l'heure de quitter Salta, dans le nord-ouest argentin. Si elle n'apparaît qu'au 85e rang au départ lundi de la 8e étape, très loin des plus rapides, la performance n'en est pas moins déjà bien supérieure au coup d'essai de 2015. 

Il y a un an, l'aventure 100% électrique avait en effet pris fin dès la troisième étape du Dakar. 

Depuis, "la voiture a énormément évolué", avance son nouveau pilote, l'Argentin Ariel Jaton, ingénieur de formation, qui a participé à sa conception depuis les origines du projet en 2012. "Avec tout ce que nous avons appris du précédent Dakar, nous nous sommes mis au travail dès le 1er février (2015) et on travaille déjà au développement de la nouvelle voiture. On a emmagasiné pas mal d'expérience", ajoute-t-il. 

- Cure d'amincissement - 

Cette année, fini les packs de batteries de plus d'une tonne et demie à retirer à l'aide d'une grue pour les échanger. Place désormais à des batteries 40% plus légères qui se rechargent par simple branchement au générateur d'un des trois camions d'assistance qui se relaient pour suivre le véhicule. 

Une heure plus tard environ, le 4x4 Acciona est paré pour reprendre la route, pour 200 (dans le sable ou les dunes par exemple) à 400 kilomètres selon le type de terrain. Une autonomie comparable au buggy millésime 2015. 

Deux avantages en revanche avec ce nouveau système: la logistique est considérablement simplifiée -"la voiture s'arrête, on sort des câbles et on les branche", explique-t-on chez Acciona- et le véhicule nettement allégé, de 2.700 à 2.100 kilos à pleine charge. Un poids qui "reste un peu plus lourd" que celui d'un 4x4 conventionnel, précise-t-on. 

- Sainz curieux - 

Avec cette version 2.0, au moteur à la fois plus puissant et plus léger, l'objectif est ambitieux: "Faire 100% de la course et être les premiers à terminer le Dakar avec un véhicule électrique", affirme sans détour Jaton. 

Le pilote argentin, "sûr" qu'Acciona peut atteindre l'objectif qu'il s'est fixé, s'appuie sur l'expérience acquise lors du rallye du Maroc en octobre, où il a mené la voiture jusqu'à la ligne d'arrivée. Une première pour un véhicule électrique dans une épreuve du calendrier mondial de rallye-raid. 

Cette performance inédite "nous indique qu'on est sur le bon chemin, qu'on a procédé aux bons ajustements pour que la voiture progresse", confirme Jaton. 

Reste désormais à transformer l'essai en parvenant à avaler les plus de 4.200 kilomètres séparant encore le 4x4 100% électrique de Rosario, où se terminera samedi la 38e édition du Dakar. 

Quoi qu'il en soit, l'aventure électrique d'Acciona fait déjà des curieux parmi les autres pilotes, qui s'interrogent sur le fonctionnement du véhicule et de son système de batteries. A l'instar de l'Espagnol Carlos Sainz, pilote Peugeot et vainqueur du Dakar en 2010, rencontré au cours du rallye du Maroc. "Il avait beaucoup de questions, était très intéressé", raconte Jaton. "On peut dire qu'il nous a interviewés!

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