Salgueiro, gardien du rêve argentin

L'Argentine fait partie des trois pays qui se sont qualifiés pour toutes les Coupes du Monde du Beach Soccer de la FIFA, à savoir sept si l'on compte Tahiti 2013, qui se disputera du 15 au 28 septembre prochain. Les deux seules autres nations à afficher une telle assiduité sont le Brésil, quadruple champion du monde, et le Japon.

Cette édition polynésienne sera un peu particulière puisque la sélection albiceleste l'abordera en tant que championne d'Amérique du Sud. "Nous espérons que ce titre va nous donner ce surplus d'assurance et de confiance dont nous aurons besoin pour en finir une fois pour toutes avec la malédiction des quarts de finale", confie à FIFA.com le gardien Marcelo Salgueiro depuis l'Italie, où il évolue à Rome dans un championnat relevé.

Le groupe n'est pas près d'oublier cette victoire en finale du Championnat d'Amérique du Sud face au Paraguay, bourreau du tout-puissant Brésil en demi-finale. "Nous avons passé un vrai test mental en jouant les qualifications à domicile, où il y avait 4 000 personnes dans les tribunes à chaque match. Nous l'avons réussi. Nous avons atteint un excellent niveau et nous avons fait preuve d'une grosse force de caractère dans certains matches où nous nous sommes retrouvés en difficulté. Maintenant, nous devons trouver le moyen de transposer tout cela à la Coupe du Monde", affirme le numéro 1 albiceleste.

L'atout expérience
Salgueiro fera indiscutablement partie des piliers de l'aventure argentine à Tahiti. A bientôt 37 ans, il a non seulement été élu meilleur portier de la compétition qualificative, mais il s'apprête aussi à disputer sa sixième épreuve suprême. S'il ne faisait pas partie de l'effectif à Ravenne 2011 en raison de désaccords désormais dissipés avec le sélectionneur Francisco Petrasso, il détient avec trois autres joueurs le record de matches disputés pour l'argentine dans l'épreuve reine : 17.

Les codétenteurs du record sont les frères Hilaire, Ezequiel et Federico, et Luciano Franceschini. Avec les deux derniers, le gardien a ouvert la voie des transferts vers le Vieux Continent. "Je joue en Italie depuis 2009. Je suis arrivé à Naples avec Franceschini et Fede Hilaire. Nous avons remporté le championnat et échoué en finale de la Supercoupe d'Italie. En 2011, avec Franceschini, nous sommes partis à Catane, où nous avons perdu en finale de la Coupe d'Italie. Cette même année, j'ai remporté la Coupe du Monde des Clubs avec Vasco da Gama. Depuis 2012, je joue avec Fede et Lucas Medero à Rome. Cette année, nous faisons partie des candidats pour le titre."

Comment ce vécu peut-il peser sur l'effectif dans l'optique de la Coupe du Monde de Beach Soccer de la FIFA ? "De façon positive, bien entendu ! Le fait que des cadres jouent à un haut niveau international contribue à renforcer le reste de l'équipe. On a pu le voir à Merlo. Les jeunes comme Jonathan Levi ou César Leguizamón posent des questions et parlent de football ; ça les aide à progresser. Au bout du compte, c'est tout le groupe qui en bénéficie", explique le natif de Buenos Aires.

La dernière danse d'une génération dorée ?
Au vu de son CV, Salgueiro possède le vécu nécessaire pour expliquer pourquoi l'Argentine ne s'est jamais montrée à la hauteur des attentes là où d'autres nations plus jeunes dans le beach soccer, comme la Suisse ou la Russie, ont franchi un cap. "Franchement, je crois que nous avons un peu manqué de chance… Sur plusieurs Coupes du Monde, nous sommes tombés sur un Brésil souverain. Et quand nous avons pu l'éviter, nous nous sommes inclinés au bout de matches incroyables, comme face à l'Uruguay en 2006 ou contre l'Espagne en 2008. Nous sommes toujours passés près, mais il nous a toujours manqué un petit quelque chose que nous espérons trouver cette année", analyse le dernier rempart.

La sélection albiceleste a été versée dans le Groupe B en compagnie des Pays-Bas, l'une des nations montantes de la discipline, le Salvador, son bourreau inattendu en 2011, et un représentant de l'Océanie, qui n'est pas encore connu. "L'Argentine doit aborder la compétition dans la peau d'une grosse équipe. L'objectif est donc de remporter la poule et, sans sous-estimer personne, d'accéder au dernier carré, dont nous verrons ce qu'il nous réserve. Nous sommes prêts à faire jeu égal avec n'importe qui. Nous allons tout donner pour aller le plus loin possible," annonce l'intéressé.

Et plus concrètement ? "L'objectif, c'est de rester à Tahiti jusqu'au dernier jour de compétition, mais le rêve, c'est d'être champion du monde. Cette compétition va sûrement clôturer un chapitre pour certains d'entre nous. Nous devons nous en servir comme une source de motivation supplémentaire. C'est la dernière bataille d'une excellente génération", avoue Salgueiro avant de conclure : "Nous serons à la hauteur pour relever le défi".

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