Qualifiée pour les huitièmes de finale après deux matches, la situation de l’Argentine pourrait être idyllique. Ce n’est pourtant pas le cas, tant les prestations de l’Albiceleste sont poussives et tant Lionel Messi porte cette sélection sur ces épaules. Alejandro Sabella est encore loin d’avoir trouvé la solution aux maux argentins.
Qu’arrivera-t-il à l’Argentine le jour où Lionel Messi ne sera pas capable d’inscrire un but aussi splendide qu’important pour donner la victoire à sa sélection ? C’est la question qui doit tarauder le sélectionneur de l’Albiceste, Alejandro Sabella, depuis le coup de sifflet final de la rencontre entre l’Argentine et l’Iran ce samedi après-midi (1-0). Car sans un but génial de la "Pulga", les Perses auraient obtenus logiquement le point du match nul, ce qu’ils méritaient amplement après une telle prestation. Après la victoire déjà poussive face à la Bosnie et malgré le changement tactique opéré par Sabella et notamment réclamé par Messi, les doubles champions du monde argentins continuent d’inquiéter malgré leur qualification déjà acquise pour les huitièmes de finale.
Pour son entrée dans la compétition face à la Bosnie, le sélectionneur argentin avait opté pour un 5-3-2 très critiqué du côté de Bueno Aires par la presse, les supporters mais aussi par les joueurs, Messi en tête. Dès la mi-temps de ce premier match, Alejandro Sabella avait changé ses plans et opte pour le 4-3-3 réclamé par tout un peuple en intégrant Gago au milieu et Higuain devant. Métamorphosée, l’Albiceleste réalise une belle deuxième période et tout le monde se dit alors que ça y est, l’Argentine est lancée. Que nenni ! Ce samedi face à l’Iran, la prestation du onze sud-américain fut réellement indigente. Contre une équipe regroupée devant ses buts, les coéquipiers de Messi sont apparus apathiques, sans idées et sans ligne directrice. Même Sabella a semblé perdu, n’effectuant ses premiers changements qu’à la 77e minute.
Fernando Gago n’a pas confirmé son bon premier match, où sa rentrée avait été décisive. Jouant à un rythme de sénateur, le joueur de Boca n’a pas été le milieu accélérateur du jeu désiré par son sélectionneur. Mascherano, habitué à jouer en défense centrale ces dernières années au Barca, semble loin d’avoir retrouvé tous ses repères au milieu. Angel Di Maria tente bien de faire la différence mais est trop seul et ses dribbles réussis débouchent rarement sur une bonne situation. Devant, Aguero et Higuain semble hors de forme et ne se sont pas procurés une seule bonne occasion en deux matches. Messi n’est pas non plus au mieux, mais ses fulgurances géniales sauvent son bilan.
Et comme si cela ne suffisait pas, Alejandro Sabella ne peut pas non plus compter sur une défense sans faille. Comme la Bosnie, l’Iran est parvenu à se procurer plusieurs occasions nettes devant le but de l’Albiceleste. L’entente entre F. Fernandez et Garay est loin d’être criante tandis que Zabaleta est bien loin de son niveau qui avait fait de lui le meilleur latéral droit de la Premier League. Marcos Rojo, milieu de terrain à Benfica, fait lui ce qu’il peut sur le flanc gauche. Seul satisfaction, le poste de gardien, avec un Sergio Romero en grande forme. Malgré sa qualification déjà assurée pour les huitièmes de finale après deux matches, l’Argentine est encore loin du niveau nécessaire pour remporter ce Mondial brésilien. Avec Lionel Messi, elle possède dans ses rangs un joueur inestimable, capable de faire basculer le match en sa faveur en quelques secondes. Pour l’instant, cela suffit. Mais qu’en sera-t-il une fois le premier tour terminé ?