Rugby: le XV de France se contente du minimum face aux Samoa

Le XV de France a réalisé le sans-faute espéré lors des tournées de novembre mais la troisième victoire fut la plus difficile à obtenir face à une opiniâtre équipe des Samoa qui n'a jamais permis aux Français de se mettre à l'abri (22-14), samedi au Stade de France.

Le contrat est rempli: trois victoires face à l'Australie (33-6), l'Argentine (39-22) et les Samoans, le premier sans-faute de novembre depuis 2005. Les Français se sont au passage sans doute définitivement assurés la quatrième place au classement de l'IRB et seront ainsi têtes de série lors du tirage au sort des poules du Mondial-2015, le 3 décembre à Londres.

Mais après les brillantes copies rendues face aux Wallabies et aux Pumas, la pâle performance livrée samedi, devant la plus faible affluence de l'histoire du XV de France à Saint-Denis (environ 36.500 spectateurs) rangera les superlatifs aux vestiaires.

Empruntés, comme d'habitude, face à un adversaire réputé plus faible, les Français et leur manageur Philippe Saint-André ont de quoi méditer avant leur prochaine échéance le 3 février en Italie en ouverture du Tournoi des six nations. Avec la défaite subie sous l'ère Lièvremont au stade Flaminio en 2011 (22-21), le rendez-vous au stade Olympique de la cité éternelle ne sera pas pris à la légère.

"Mission accomplie. On s'était donné, le groupe de joueurs et le staff, l'objectif de trois victoires, c'est chose faite. C'est la victoire du courage, de l'abnegation et de la solidarité", a retenu Saint-André, soulagé de l'issue de la rencontre durant laquelle les Samoans ont gagné "60 à 70% des duels."

En manque criant d'inspiration offensive, loin du réalisme parfois chirurgical imposé aux Australiens et aux Argentins, les Français s'en sont remis à Frédéric Michalak, auteur de l'unique essai tricolore en contrant un coup de pied adverse et de 19 des 22 points de son équipe, pour se sortir du piège samoan.

Pour le reste, ce sont plutôt les Polynésiens qui ont fait le spectacle avec deux essais inscrits et des franchissements en série. Difficile de réduire ces Samoans à de simples "coupeurs de tête" (dixit Saint-André) au vu de leur premier essai, avec le pilier Census Johnson trouvant une faille d'un subtil jeu au pied, une remise acrobatique de Robert Lilomaiava et la conclusion entre les perches de David Lemi (0-7, 15e).

Multipliant les en-avants et les imprécisions au pied, les tricolores n'ont converti aucune de leurs occasions de marquer à l'exception du contre de Michalak sur son alter ego Tusi Pisi. Une pénalité de Morgan Parra après un premier échec sur longue distance leur permettait de regagner le vestiaire sur la plus petite des marges (10-7).

L'affaire se corsait singulièrement avec la reprise tonitruante des Samoans qui franchissaient une seconde fois la ligne grâce au Castrais Joe Tekori. Les Polynésiens reprenaient l'avantage, s'installaient dans le camp adverse et les Français semblaient en manque de solution.

Ils s'en sont finalement remis à leur sang-froid et à leur courage collectif pour pousser leurs adversaires à la faute à mesure que le chronomètre avançait. Mais l'indiscipline samoane finissait par avoir raison de leur courage avec quatre pénalités réussies par Frédéric Michalak.

"Ce fut une dure bataille. On a bien joué, on avait une bonne conquête. On a eu des opportunités mais on a pris les mauvaises décisions", a regretté l'entraîneur samoan Stephen Betham, dont les troupes repartent d'Europe avec une victoire au pays de Galles et une historique huitième place au classement mondial.

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