Elle va laisser à la maison ses boucles d’oreille (ça ne passe pas sous le casque) et sa trousse de maquillage. La féminité et la coquetterie doivent parfois être mises entre parenthèses… À 45 ans, la pétillante directrice de supermarché repart à la conquête du sable. Toujours avec sa complice de course, Véronique Albertetti, 48 ans. Ensemble, elles formeront l’équipe des Desperate. Et du 5 au 16 avril, abandonneront foyer et boulot pour repartir à l’aventure.
Une première au Maroc
Repartir ? Tout commence en octobre 2012, quand Lise Maupin s’inscrit au trophée Roses des Sables, un rallye 100 % féminin à but humanitaire dans le sud du Maroc. Pas une course de vitesse, juste de l’orientation. «
Je n’avais aucune expérience de la conduite dans les dunes – je n’étais pas la seule –, mais j’avais depuis longtemps envie de faire ce genre de choses.
» Elle s’engage donc avec Véronique Albertetti, comme elle gérante d’un Intermarché (à Pont-à-Marcq). Elles louent à un garagiste de la région un vieux Range Rover avec des dizaines de milliers de bornes au compteur, s’exercent un peu à la conduite d’un tel engin, chargent « Titine » avec 250 kg de fournitures scolaires (cinq fois plus que prévu). Destination Algésiras, Tanger et se lancent dans quinze jours de course dans les ergs, les oueds et les dunes. Hormis une durite et un câble d’accélérateur cassés mais vite réparés, pas un bobo. «
La voiture a été formidable. On a fini 54e sur 183 !
»
Tout autant que les paysages grandioses, elle garde à l’esprit des images insolites, comme la file indienne de toutes les concurrentes tenant leur filtre à air tel un sac à main pour aller le dépoussiérer au compresseur installé dans le village étape. Ce qu’elle retient de cette aventure, «
c’est qu’on est revenues très différentes. Cela nous a fait beaucoup de bien. Cette expérience nous a appris beaucoup de choses sur nous-mêmes.
»
Sur les pistes du Dakar
Assez naturellement, Lise Maupin et Véronique Albertetti veulent reprendre la direction du sud marocain. Elles débutent les démarches pour s’inscrire «
quand nous recevons un message de l’organisateur qui nous parle d’un rallye en Argentine, le trophée Roses des Andes, en avril 2014. Sans hésiter, on s’est dit : class="macro" displayname="gao" name="gao"on y vaclass="macro" displayname="gaf" name="gaf"
!
» Ce n’est pas la même aventure. «
Là on prend l’avion jusqu’à Buenos Aires, puis on rallie Salta, pour rouler sur les traces du Dakar. On serait bien repartis avec notre bonne vieille Titine, mais ce n’était pas possible. On loue un 4x4 sur place, les 70 équipages ont la même voiture, une Toyota.
»
Cela fait un peu plus d’une semaine que le budget de la course est bouclé (environ 17 000 euros). Comme la fois précédente, dix-sept Intermarché de la région apportent leur soutien financier, mais aussi Patatas Paco Alvarez, un fournisseur espagnol de pommes de terre qui travaille avec des producteurs du Nord et d’autres partenaires qui apportent leur contribution. Reste désormais à réunir des fonds pour l’association d’aide à l’enfance choisie par les organisateurs pour recueillir le soutien des participantes.
Bientôt, Lise Maupin et Véronique Albertetti boucleront leurs valises. «
Il faut une tente, un sac de couchage, car on doit passer deux ou trois jours en autonomie complète. On peut aussi retrouver notre boussole du Trophée Roses des Sables, mais dans l’hémisphère sud, tout est inversé. Ça va être un peu compliqué…
» Et surtout, cela va arriver très vite. «
On aurait bien refait une ou deux séances de conduite sur 4x4, mais ça risque d’être juste. » Une petite mise à jour en termes de mécanique serait aussi bienvenue. «
Si je crevais demain dans la rue, je ne sais pas si je saurais changer la roue !
» Alors réparer le pneu d’un monstre de près de deux tonnes sous le soleil argentin, ça sera sans doute un peu compliqué. «
Mais on repart avec la même excitation
», et ça, cela permet de soulever des montagnes… et d’éviter de s’ensabler dans les dunes.