Ronald Raldes : Le retour de l’enfant chéri

<!-- nicolas delley 24.06.2012 Ronald Raldes avec le maillot de Coln.
(crdit photo : futbolistasbol.blogspot.com) -->

Voilà, c’est fait, Ronald Raldes rentre au bercail en Bolivie après pratiquement dix années passées à l’étranger, la majeure partie en Argentine. Retour sur un parcours peu commun pour un joueur bolivien.

Né le 20 avril 1981 à Santa Cruz de la Sierra, Ronald Raldes commence sa carrière dans le club de Destoyers en 1998 bien qu’il étudie encore. Il ne songe pas du tout faire du football son métier, imaginant plutôt une carrière de médecin. Un jour, son oncle qui joue avec Destoyers lui propose de venir s’entrainer au sein du club durant deux semaines lors des vacances d’été. Il y passe deux ans…puis il change d’équipe, mais pas de ville, pour revêtir le maillot albiverde d’Oriente Petrolero, son club de cœur, coaché par Nestor Clausen. Malheureusement – comme Ronald le dit lui-même – il doit tirer un trait sur les études pour se consacrer pleinement au football professionnel. Et dès le début les bonnes performances s’enchaînent pour le défenseur central qui, au bout du compte, totalisera 9 buts en 131 matchs avec Oriente Petrolero, plus un championnat gagné en 2011. Au fil des mois il se crée une réputation et, grâce à la Copa Libertadores, son talent explose au niveau continental. C’est ainsi qu’à la fin de l’année 2003 Ronald quitte le pays pour rejoindre son premier club argentin, Rosario Central.

Ronald Raldes avec le maillot de Colón. (crédit photo : futbolistasbol.blogspot.com)

Ronald avec le maillot de Colón.
(futbolistasbol.blogspot.com)

Sportif de l’année 2005

Une fois arrivé, il découvre la rigueur physique que demande ce championnat ainsi que le dynamisme. « Le foot se vit d’une manière différente, la pression des hinchas et la pression de l’adversaire ne te donnent pas le temps de gamberger » confie-t-il dans une interview. « Mon premier entrainement, je n’en pouvais plus. J’étais surpris du rythme de la réserve et l’intensité avec laquelle elle jouait, les joueurs allaient et venaient ! ». Il connait là-bas une grave blessure qui le tient éloigné des terrains durant 8 mois, mais reçoit le plein soutien du club et surtout des supporters, chose qu’il n’imaginait pas en arrivant en Argentine. Surtout qu’au fil des années les journalistes lui portent beaucoup d’estime, il est souvent cité comme l’un des meilleurs défenseurs du championnat. C’est ainsi qu’en 2005, lorsque son contrat arrive gentiment à terme, un bon nombre d’équipes lui font les yeux doux. Des clubs basés au Mexique, au Brésil et en Argentine – en particulier River Plate qui semblait à fond sur le Bolivien. Cette même saison, la presse bolivienne le consacre « Sportif de l’année ».

Il reste au club jusqu’à 2007. À l’occasion de son dernier match, Kily Gonzalez lui offre une plaque en remerciement de tout ce qu’il a fait pour Rosario Central. Le club argentin, en proie à une « petite » crise financière, décide de se séparer de certains joueurs et Ronald en fait partie. Il ne manque cependant pas de points de chute, Monaco serait sur les rangs, un club grec aurait aussi montré de l’intérêt, mais il préfère prendre la direction du Moyen-Orient.

2008-2009, une saison difficile

En 2008, il quitte donc l’Argentine et pose ses valises en Arabie Saoudite à Al-Hilal pour la somme de 1,1 millions d’euros. Là-bas, les choses ne vont pas se passer comme prévu. Il joue deux matchs et son contrat d’un an prend fin après seulement six mois. Ronald rejoint Cruz Azul au Mexique pour la saison 2008-2009. Le joueur arrive hors de forme, même s’il s’est entrainé avec un club en Bolivie et avec la sélection, cela ne suffit pas. Malgré toutes les bonnes intentions affichées par le joueur les critiques tombent rapidement, la faute à des prestations qui ne sont pas au niveau auquel on a pu le connaitre. Il quitte le Mexique en fin de saison pour jouer avec le Maccabi Tel Aviv en Israël. Il y réussi de bons matchs (24 au total) et conclu sur une qualification pour une coupe européenne.

On imagine donc très mal le joueur quitter Tel Aviv à ce moment là…mais c’est pourtant bien ce qui arrive. Le Colon Santa Fe cherche un défenseur et pense à Ronald. Ils obtiennent un prêt de deux ans. Il faut bien l’avouer, le Bolivien a peu hésité, tenant beaucoup à revenir en Argentine pour raisons familiales.

La fin de l’épopée

Tout se passe bien à Santa Fe, malgré deux ou trois blessures qui l’empêchent de faire des saisons complètes. Cependant, depuis cet été, on pouvait sentir du changement dans l’air, le joueur ne semblait plus en odeur de sainteté avec un staff quelque peu agacé par ses allers et retours au pays pour la sélection. Et cela s’est confirmé rapidement, il est souvent sur le banc, voire pas appelé du tout. La fin de l’aventure avec Colon est plus qu’à l’ordre du jour. Des clubs d’Equateur, Chili et Bolivie sont sur les rangs et durant longtemps Colo-Colo semble la prochaine étape pour lui. Au final il n’en est rien et, à bientôt 33 ans, le défenseur préfère rentrer en Bolivie dans son ancien club d’Oriente Petrolero.

Ronald Raldes avec Lionel Messi lors d'un célèbre face à face en 2011. (crédit photo : Juan Mabromata/AFP)

Ronald et Lionel lors d’un célèbre face à face en 2011.
(Juan Mabromata/AFP)

« Je rentre à la maison »

Et voilà ! Depuis le début de l’année, nous savons où Ronald va jouer et ce retour est très, très, très (on pourrait continuer ainsi pendant des heures) attendu par tout le monde car c’est LE Bolivien qui a surement montré le plus de choses à l’extérieur du pays. Oh, il y a bien Marcelo Martins mais Ronald Raldes est bien plus régulier et est surtout capitaine de la sélection nationale. Il est pourtant le premier surpris par cet engouement : « Je n’imaginais pas tant d’attente au sujet de mon retour, il faut que je profite de ce moment. » Le contrat porte sur une durée de six mois avec l’objectif de devenir champion à la fin du semestre. « L’avis de ma famille a beaucoup compté, je ne pensais pas rentrer avant deux ans, mais il faut donner de la joie à ses supporters ».

Le face à face avec Messi

En club comme en sélection, Ronald Raldes est un homme très apprécié. Il aime son pays, que les grandes nations prennent la Bolivie comme une moins que rien le dérange. « Quand une sélection joue contre nous, les gens parlent de l’altitude et non de l’équipe ! ». Anecdote à ce sujet que tous les Boliviens connaissent : son fameux tête à tête avec Lionel Messi en juillet 2011. Il en aurait profité pour glisser à l’oreille de l’Argentin :  « Messi, je suis de Bolivie et tu me respectes ».

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